Des milliers de manifestants à Tunis à l'appel d'Ennahdha
Les organisateurs s'attendaient à un million de participants. Les estimations des différents services de sécurité en étaient bien en deçà : ils étaient entre 16000 et...60000 (selon les estimations du ministère de l'intérieur) à manifester à l'appel d'Ennahdha, ce samedi après-midi, sur l'avenue Bourguiba à Tunis. Acheminés des quatre coins du pays par les soins du Mouvement, les manifestants ont scandé leurs slogans habituels : "le peuple veut à nouveau Ennahdha", "nous défendons la légitimité", en plus du tout nouveau "non au gouvernement de technocrates".
Le temps fort de la manifestation aura été le discours du chef d'Ennahdha. Entouré de Habib Ellouze, Mohamed Ben Salem, dont le nom a été avancé au cours de cette semaine pour succéder à Hamadi jébali, et le cheikh salafiste, Béchir Ben Hassen, Rached Ghannouchi a affirmé au milieu des" Takbir", que"le parti est plus fort que jamais. Il est l'épine dorsale de la Tunisie et n'abandonnera pas le pouvoir tant qu'il bénéficiera de l'adhésion du peuple". "Ceux qui veulent l'en déloger font courir de graves dangers au pays", a-t-il averti. Il a dénoncé ceux auxquels il prête le dessein de chercher à" renverser la légitimité" en prônant la formation d'un gouvernement de technocrates. Jébali appréciera. La presse n'a pas été oubliée non plus. Elle a eu droit à sa dose de critiques de même que Béji Caïd Essebsi. Ghannouchi a enfin appelé la Constituante «à parachever la rédaction de la constitution le plus tôt possible en vue de l'organisation d'élections libres et transparentes».