News - 17.02.2013
Démission de Mohamed Abbou : le CPR cherche à circonscrire l'hémorragie
Qui représentera le CPR au deuxième round de concertation des partis prévu ce lundi comme convenu avec Hamadi Jebali? La démission de Mohamed Abbou du secrétariat général du parti compliquera la tâche et risque de faire retarder le consensus national tant recherché. Interpelé par le conseil national du parti réuni samedi à Kairouan, Abbou a fini par annoncer un départ qu’il mijotait depuis longtemps.
Cette difficile gestation au sein du CPR où le foisonnement des courants internes met à rude épreuve l’unité du parti de Moncef Marzouki, dès qu’une grande décision doit être prise. La démission de Mohamed Abbou ouvre une grave crise, après celle en mai dernier de Raouf Ayadi. Il faut dire que Abbou a toujours affiché beaucoup de distance par rapport au CPR, n’arrivant pas à y bénéficier d’une large marge majorité.
Quand il avait fallu en mai dernier remplacer Ayadi au secrétariat général du CPR, Abbou était mis en ballotage à 34 voix ex-aequo avec Imad Daïmi, lors du conseil national tenu à Tataouine. Faisant jouer le droit d’ainesse, Daimi lui a concédé le poste. Puis, lors du congrès du CPR, fin août dernier, le scrutin n’avait pas particulièrement laissé émerger un bloc autour d’Abbou. Déjà en juin dernier, il avait renoncé à son portefeuille de ministre chargé de la Réforme administrative, provoquant une première brèche dans le gouvernement de la Troïka sous la conduite de Jebali. Visiblement, Mohamed Abbou ne se sentait plus à l’aise au sein du CPR et le voilà partir pour créer son propre parti.
Il n’est cependant pas le seul à le faire. Lazhar Chemli, élu à la Constituante vient lui aussi d’annoncer sa démission du CPR. D’autres cadres s’apprêtent à leur emboîter le pas. Interrogé par Leaders, un haut dirigeant du parti, membre du gouvernement, nous confie que « les efforts s’intensifient pour si non faire revenir Abbou sur sa décision, du moins circonscrire l’hémorragie ». Une réunion d'urgnece du bureau politique a été convoquée à cet effet dimanche soir. Reste à savoir sur quelle base : une nouvelle plateforme commune ? Le congrès l’avait déjà adoptée. A moins qu’il s’agisse d’une question de personnes.