News - 17.02.2013
A quelles conditions Al Joumhouri soutiendrait un gouvernement mixte
Ahmed Néjib Chebbi et son parti Al Joumhouri ont-ils tourné casaque et changé de position à l’égard de l’initiative de Hamadi Jebali, se rapprochant de celle d’Ennahdha? C'est ce qui a été largement ébruité dans les médias et les réseaux sociaux durant le weekend. Représenté vendredi lors de la réunion des partis à l’invitation de Jebali, par trois de ses principaux dirigeants, Maya Jeribi, Yassine Brahim et Ahmed Néjib Chebbi, Al Joumhouri y aurait réitéré, selon une source proche interrogée par Leaders, sa position initiale qui a été confirmée, samedi par son bureau politique. Notre source rappelle qu'Al Joumhoury avait immédiatement soutenu la proposition d’un gouvernement de compétences nationales qui répond sa demande sans cesse réitérée depuis mai dernier. Il avait cependant souligné la nécessité d’assurer à ce gouvernement un appui politique des partis et de leurs élus à l’Assemblée nationale constituante, pour lui permettre de fonctionner utilement.
Ferme sur cette position, ajoute notre source, Al Joumhoury a tenu cependant à prendre compte de la situation de plus en plus grave en Tunisie et d’éviter tout blocage qui risque de perdurer, en acceptant s’il le faut de se rallier à l’idée d’un gouvernement mixte, avec essentiellement des technocrates et la participation de quelques personnalités politiques. Ce qu’il appelle le scénario du possible, par esprit de compromis et sens de l’intérêt national. Il y a mis cependant des conditions très précises, à savoir la nomination aux ministères régaliens des personnalités indépendantes n’appartenant à aucun parti, la non hégémonie d’aucun parti et le respect de l’équilibre politique dans le choix des personnalités.
Cette position a été adoptée par le bureau politique à la majorité absolue avec seulement une voix contre et une abstention. Quant à la participation d’Al Joumhoury au gouvernement, la décision a été de s’abstenir de toute participation. En clair : soutenir l’option d’un gouvernement mixte si elle répond à ses exigences et recueille un large consensus, mais ne pas y siéger.