Vers un gouvernement de consensus
Un non catégorique : la réponse du Conseil de la choura, réuni ce weekend à Hammamet est venue balayer tous les doutes qu’on pouvait entretenir à propos de la réaction du parlement d’Ennahdha à l’initiative de Hamadi Jebali. Par contre, le Conseil est favorable à un gouvernement de consensus qui réunirait des politiques et des technocrates. Une formule qui a déjà recueilli l’assentiment d’Al Joumhouri, d’Ettakatol, de l’alliance démocratique et à un degré moindre de Nida Tounès.
Reste la question épineuse de la neutralité des ministères régaliens. Il n’est pas exclu que nombre de partis de l'opposition lâchent du lest sur le ministère de l'intérieur que le Mouvement d'Ennahdha n'est pas disposé à lâcher, moyennant la nomination de secrétaires d'Etat au côté de Ali Larayedh et des assurances fermes quant au parachèvement de la rédaction de la constitution et la désignation de la date des élections. Il ne fait plus de doute que le Chef du gouvernement s’y ralliera de même que les autres partis de la coalition, après le rejet de l’initiative de Jebali. L’accord devra être entériné ce lundi, lors du deuxième round des consultations amorcées vendredi, mais l’annonce du prochain cabinet ne sera pas annoncée avant jeudi pour donner le temps du Chef du gouvernement de procéder aux retouches de dernière minute.
Ce dossier clos, la coalition gouvernementale devra faire face à une probable implosion du CPR avec les démissions attendues du secrétaire général, Mohamed Abbou, de Samia Abbou et du constituant Lazhar Chemli. Après le départ du groupe de Ayadi, il n’est pas sûr que ce parti très proche d’Ennahdha survive à cette nouvelle crise d'autant plus que Abbou compte créer sa propre formation.