News - 24.02.2013

Ahmed Ounaïes : le conflit malien concerne de près la Tunisie

Dans une excellente analyse de la crise du Mali pour Leaders, l’ambassadeur Ahmed Ounaïes estime que ce conflit concerne la Tunisie de près et nous éclaire sur la portée réelle de la révolution de 2011. « Les enjeux de civilisation, écrit-il, sont au cœur de notre Révolution. Notre rôle doit être défini à la lumière de ces enjeux. Si la réponse première est la réforme de l’Etat et l’instauration de l’ordre démocratique, la garantie de stabilité et de sécurité de la région tient à l’édification d’une base stratégique fondée sur une synergie Maghreb – Sahel, avec une coopération économique structurée, une organisation de sécurité commune et une politique d’ouverture et de tolérance qui nous rattache à la civilisation de notre temps ».

« La crise qui nous unit dans la dépendance, affirme l’ambassadeur Ounaïes, ne sera surmontée que dans la vision d’un nouvel ordre régional en mesure de promouvoir le progrès économique, l’essor culturel et la sécurité commune. Le  Maghreb et le Sahel africain peuvent constituer la base d’un développement exemplaire pour l’Afrique de demain ».

« Le conflit Malien, écrit-il en introduction de son analyse, se situe au confluent de trois axes de crises qui affligent la région et plus largement le continent africain : d’une part, une crise de l’ordre post colonial qui a étouffé les droits d’importantes communautés ethniques établies et enracinées dans le territoire et qui, à la faveur de l’affaiblissement de l’Etat dominant, réaffirment leurs droits par la force des armes ; d’autre part, une crise de la culture islamique qui, dans des milieux profondément musulmans, se manifeste par l’apparition de groupes islamiques radicaux dont l’intolérance, la violence et les pratiques barbares sont rejetées par les peuples concernés et par la majorité des Etats du monde ; enfin, une crise de gouvernance : le glissement dramatique des Institutions de l’Etat dans un système maffieux qui s’étend à la sous-région et qui aboutit à une impasse pour les pays concernés et pour le reste du monde ».

« L’éclatement des révoltes en chaîne dans les pays du Maghreb et du Sahel africain, poursuit-il, témoigne d’un malaise général rendu insurmontable dans le cadre des systèmes de gouvernance élaborés au lendemain des indépendances. La Révolution qui a éclaté en Tunisie en 2011 fait entrer l’ensemble de la région dans une phase de fluidité historique appelée à briser les rigidités à l’origine de ces crises et à faire évoluer les systèmes politiques conformément aux valeurs de civilisation de notre temps ».

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