Dilou pour un «dialogue» entre Ennahdha et Nida Tounes

Samir Dilou, actuel ministre des droits de l’homme et de la justice transitionnelle s’est prononcé pour un dialogue entre Ennahdha et Nida Tounès. Dans une interview au journal El Maghreb, parue mardi, Dilou a estimé que l’ouverture d’un dialogue entre les deux partis permettrait certainement  de dissiper les sentiments  de crainte et  méfiance réciproques «qui sont au demeurant légitimes». Selon le ministre, la crainte de l’ostracisme ressentie par les uns fait pendant à celle éprouvée  par les autres quant un recyclage De l’ex RCD. Il ne faut pas que le projet de loi d’immunisation de la révolution soit un alibi à l’exclusion, de même que le refus de cette loi ne doit pas servir de couverture à une résurgence de l’ex RCD. La résolution de cette équation ne peut se faire que par le dialogue. A propos des ligues de protection de la révolution,  tout en évitant de se prononcer sur le bien-fondé des accusations portées contre elles, Samir Dilou propose  leur autodissolution sans attendre une décision de justice.

Considéré comme l'un des chefs de file du courant libéral au sein d'Ennahdha, Dilou se démarque une fois de plus des prises de position défendues par son mouvement, s’agissant notamment de deux questions à propos desquelles ce parti a des idées bien arrêtées. Qu’il n’ait reçu jusqu’ici aucun rappel à l’ordre est pour le moins bizarre quand on sait que la culture de la discipline est bien ancrée au sein du mouvement Ennahdha. A moins qu'il ne s'agisse d'une nouvelle illustration du fameux double langage.