Opinions - 27.02.2013
Azzedine Guellouz: Mon ami Stéphane Hessel, la mort d'un juste
D’autres se chargeront de rappeler une biographie aussi étonnante qu’édifiante que celle de Stéphane Hessel.
Ils étonneront certains de leurs lecteurs en rappelant que le film Jules et Jim, qui, valut à Jeanne Moreau son rôle le plus étourdissant, raconte tout simplement l’histoire de ses parents. D’autres, les exploits intellectuels de ce lycéen allemand qui réussit deux fois le concours d’entrée à la rue d’Ulm. Il dut en effet représenter, après sa naturalisation, le concours qu’il avait réussi l’année précédente en tant qu’étranger.
D’autres, la brillante carrière diplomatique qui commença par la participation aux travaux de la Conférence fondatrice des Nations unies dans les rangs de la délégation française.
Je me contenterai de dire que je le connus d’abord comme collègue, parent et ami de mon ami Philippe Rebeyrol, alors ambassadeur de France à Tunis. Une connivence intellectuelle, et politique s’établit entre nous trois.
Stéphane Hessel me fit l’honneur de m’associer à « Trop c’est trop », une initiative qui avait le mérite de rassembler dans la dénonciation des excès d’Israël, toutes les consciences. Y compris celles qui ne voulaient pas que fût mise en doute leur condamnation de l’holocauste.*
Nous fîmes ce que nous pûmes.
Cela me donna la chance de rencontrer un juste.
Et je le proclame juste sans me croire tenu de répliquer par le déni au déni israélien de l’existence de justes arabes.
Un déni qui a résisté à l’établissement des faits.
Azzedine Guellouz
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