Samir Dilou invite les ligues de protection de la révolution à s'auto-dissoudre
Affichant des positions en avance sur celles de l’aile dure d’Ennahdha, Samir Dilou estime qu’il est de l’intérêt général dans le contexte actuel que les ligues de protection de la révolution prennent elles-mêmes l’initiative de se dissoudre. S’exprimant jeudi matin sur Shems Fm, il a d’abord souligné la nécessité d’éviter tout amalgame entre telle association et une autre afin de ne pas se lancer dans une condamnation collective et rappelé que la justice reste souveraine en cas d’abus ou de violation de la loi. Mais, reconnaissant que les procédures risquent de prendre de long délais et par souci d’apaisement général et de contribuer à la stabilisation du pays, la sagesse recommande aux ligues de mettre fin à leurs activités, quitte à ce que leurs dirigeants et adhérents s’investissent au sein des partis.
Au sujet de le projet de loi sur l’exclusion visant les anciens hauts responsables ainsi que les dirigeants de l’ex- RCD, Samir Dilou a affirmé que la priorité doit être accordée à celui de la justice transitionnelle. Cette position est confirmée ce jour-même par le chef d’Ennahda, Rached Ghanouchi. Dans une interview à notre confrère La Presse, il a déclaré « la loi d’exclusion est nécessaire pour prémunir le pays contre les tendances contre-révolutionnaires. La vraie fortification doit passer par la justice. C’est mon avis. La justice transitionnelle a pris beaucoup de retard, il faut l’accélérer. Il faut que les gens soient certains que justice sera faite. La loi d’immunisation (Ndlr: tahssine ath-thawra, projet de loi en discussion à l’ANC) ne doit pas être en contradiction avec la justice transitionnelle ». Et de répondre à la question laquelle de ces deux lois doit passer avant l’autre, en disant : « La justice transitionnelle doit passer avant la loi d’immunisation de la révolution ».
Sur les ligues de de protection de la révolution, l’attitude de Ghannouchi reste différente de celles de Dilou. Dans la même interview, il a indiqué : « Elles font partie de la société civile, qui travaille dans le cadre de la loi. Celui qui outrepasse la loi doit être puni. Ces ligues ne sont ni une autorité au-dessus de la loi, ni une autorité parallèle ». Certaines voix appellent à leur autodissolution ?, lui a mentionné son interviewer, Hella Habib. Réponse : « C’est leur droit de s’auto-dissoudre mais la loi doit trancher. Il y a des gens qui ne sont pas à l’intérieur de ces associations mais qui lancent des accusations fortuites. Il faut que la loi soit appliquée à tous ». Autre question : avez-vous des relations avec ces ligues ? Réponse de Ghannouchi : « Non, des dirigeants nous ont rendu visite au bureau et non pas chez moi, je n’ai pas de relations personnelles avec elles ».