La chaîne El Hiwar sauvée : avec un peuple pareil, on n'a pas le droit de désespérer
La botte de persil à 20 dinars. C’est l’idée originale qu’a eue le directeur de la chaîne d’information El Hiwar, en butte à de graves difficultés financières. On était bien curieux de savoir les réactions du public d’autant plus que dans les marchés, la même botte se vend à 350 millimes. La vente devait s’étaler de 11 heures à 14 heures. A midi les mille bottes « exposées » étaient déjà vendues. On a dû s’approvisionner dans les marchés alentour pour faire face à la demande. Ils étaient des centaines de Tunisiens de tous âges de toutes conditions, venus des quartiers huppés du belvédère, d’El Manar et d’Ennasr, comme des faubourgs populaires de Bab Souika et Bab Jedid. A les voir faire la queue stoïquement pour avoir la botte la plus chère du monde devant le local de la chaîne, avenue de la Liberté, on se dit qu’avec un peuple pareil, on n’a pas le droit de désespérer. Qu’il soit brun, rouge ou vert, le fascisme n’a aucune chance de passer.