2 mars 1934: c'est être fidèle à Bourguiba que de célébrer Mahmoud El Materi
Oui il fallait célébrer le 2 mars.
Il fallait célébrer les novateurs que furent les « néos » du 2 mars.
Comment peut-on le faire sans revenir sur ce que fut l’importance de celui d’entre eux qu’ils ont ce jour-là désigné pour les présider ?
Il s’appelle Mahmoud El Materi.
Certes, il a eu plus tard maille à partir avec son ami et frère, un certain Habib Bourguiba.
Oui, mais, encore plus tard, un Bourguiba, mûri par la sagesse a écrit. Il se devait à lui-même de reconnaître tous ceux qui n’ont pas partagé son opinion sur les moyens de mener la lutte pour libérer le pays.
Conformément à sa volonté, ces paroles de justice et de sagesse, qu’il m’avait confiées, ont été portées à la connaissance du peuple tunisien.
De même, Mahmoud El Materi m’a donné le bonheur de se rendre à mes instances. Et d’écrire au soir de sa vie les « Mémoires » que la modestie l’avait si longtemps retenu d’entreprendre. J’ai eu l’honneur de les préfacer. Il est important de souligner pour éclairer notre histoire que ces deux textes ont été rédigés durant la même décennie, probablement à deux années de distance.
Deux lectures qui apprennent à rendre justice à ceux qui diffèrent de soi. Et qui diffèrent entre eux. Ces deux grands Tunisiens ont œuvré pour que nous soyons ce pays. Cette civilisation tunisienne guettée par les wahhabismes apatrides.
Le 2 mars 2013, c’est être fidèle à Bourguiba que de célébrer Mahmoud El Materi. Il en sera de même tous les 2 mars à venir.
Azzedine Guellouz