Y a-t-il un psychiatre à l'hôpital ?
En ces temps exceptionnels que traverse la Tunisie, l’amélioration de la prise en charge du patient souffrant de troubles psychiatriques dans ses différentes dimensions biologique, psychologique et sociale. Soucieuse de cette approche, la Société Tunisienne de Psychiatrie (STP ne pouvait choisir comme thème de ses 26èmes journées devant se tenir à Tunis les 11 et 12 mai prochain que cette interrogation : «Y a-t-il un psychiatre à l’hôpital ?»
«C’est une question qui s’est posée à nous et qui revient actuellement à la charge avec toute la mouvance que vit notre pays depuis les évènements du 14 Janvier 2011, écrit le bureau directeur de la STP. Pour cerner les rapports de la psyché et du corps, nous pouvons aborder cette question de plusieurs angles, philosophique et phénoménologique. Mais nous avons choisi de l’aborder d’un côté essentiellement clinique afin d’associer nos collègues somaticiens à notre manifestation et aussi à repenser la psychiatrie et ses rapports aux maladies dites somatiques. Cette approche nous amène à parler de la psychiatrie de liaison.
En effet, si nous nous penchions sur les hôpitaux généraux, nous nous apercevons que le côté dit «psy», psychologique ou encore psychiatrique est souvent négligé ou relégué au second plan. L’objectif de notre manifestation est de pouvoir un tant soit peu réduire le fossé qui existe entre psychiatres et autres médecins spécialistes qui, à notre sens, ne cesse de s’élargir. En effet, aux siècles derniers la psychiatrie était étroitement liée à la médecine somatique au point que certains ont pu avancer que la médecine fait partie de la psychiatrie ou encore de la confondre par moment en parlant de neuropsychiatrie.
Mais avec l’évolution et la modernisation des techniques d’exploration médicales d’une part, et de la place qu’occupe la psychanalyse d’autre part, nous assistons à un isolement de notre spécialité qui se confine dans des asiles marginalisés avec des patients stigmatisés. Et enfin, nous avons choisi ce sujet pour nous rapprocher de nos collègues non psychiatres et des spécialistes des sciences humaines».