News - 26.03.2013

Il est grand temps de mettre de l'ordre dans le secteur des jardins d'enfants

Une fois de plus, les jardins d’enfants se trouvent au centre d’une vive polémique, sauf que cette fois-ci, il n’est pas question de la nature de l’enseignement qui y est dispensé, ni de la salubrité des locaux, mais d’un acte de pédophilie sur une fillette de 3 ans par un adulte de 55 ans. Un acte ignoble qui a été unanimement condamné.  Ce qui a surtout  scandalisé l’opinion publique, c’est l’attitude jugée inqualifiable de la ministre. Non seulement, elle  a  tardé à réagir, mais quand elle l’a fait, c’était pour dire que «le violeur faisait partie de la famille élargie de la fillette» et que «le viol avait eu lieu à l’extérieur du jardin d’enfants», avant d’annoncer «que la garderie ne sera pas fermée», et ceci sans prononcer un seul mot de compassion pour la famille de la fillette. Scandalisées  par tant de désinvolture, une centaine de personnes  ont manifesté lundi devant le ministère, réclamant la démission de la ministre. La manifestation a failli mal tourner, certains ayant voulu prendre d'assaut le ministère. Mais Sihem Badi a saisi le message. Elle a demandé à rencontrer le père de la victime au ministère. Devant son refus,  elle a dû se rendre à son domicile à la Marsa pour présenter, toute penaude,  ses excuses  et  annoncer sa décision de fermer le jardin d’enfants, se  défaussant sur l’agent qui était en charge du dossier qui l’aurait induite en erreur.  Il y a quelques  mois, une élue d’Ennahdha, Sonia Brahim avait pourtant attiré l’attention de la ministre des affaires de la femme sur la multiplication des  actes de pédophilie. En bonne logique, la ministre aurait dû diligenter une enquête sur la question. Elle s’était contentée de reconnaître l’existence de quelques cas isolés, tout en appelant à éviter toute dramatisation.

Depuis son arrivée au ministère de la femme et de l'enfance, Sihem Badi est l'objet de critiques et pas seulement de l'opposition. Ce qu'on lui reproche surtout, c'est son manque de réactivité,  son peu d’empressement à défendre les droits  de la femme, sa tendance à minorer les problèmes, son goût pour la polémique et surtout  son incapacité à mettre de l’ordre dans le secteur des jardins d’enfants. Sur 5000 jardins d’enfants, près  de la moitié sont illégales. Mais le plus grave, ce sont ces écoles coraniques qui poussent comme des champignons, sans que la ministre ne s'en inquiète outre mesure. Sous couvert  d’enseignement des préceptes de l’islam, on est en train d’endoctriner des enfants en recourant aux méthodes anti pédagogiques au lieu de développer en eux l’esprit scientifique.

 

Tags : Ennahdha   Sihem Badi