Comment les Tunisiens se sentent dans leur pays ?
Un questionnaire (sous forme d’échelles) portant sur le climat émotionnel et l’appartenance sociale en Tunisie a été lancé par l'Association de Recherches et d'Etudes en Psychologie (AREPSY) afin d’explorer le rôle joué par les émotions et le partage social de celles-ci dans le processus révolutionnaire en cours.
L’idée sous-jacente de cette recherche est d’effectuer un suivi des émotions ressenties à travers les phases par lesquelles passe le pays et d’estimer le degré d’appartenance des uns et des autres à la société. Le but étant de relier le ressenti aux événements produits.
Les émotions éprouvées par les Tunisiens résultent de l’évolution des rapports existants entre leurs aspirations (liberté d’expression, accès à l’emploi…), valeurs (égalité, dignité, justice…) ou buts (instaurer un régime démocratique, assurer un avenir meilleur…), et leur perception de la situations réelle. Le premier trimestre de l’année 2013 correspond à une conjoncture où il y a eu différentes crises gouvernementales. En effet, le mois de janvier correspond aux difficultés qu’a rencontrées Hamadi Jebali pour le remaniement ministériel. Le mois de février est caractérisé par l’assassinat du leader politique Chokri Belaïd, alors que le mois de mars représente la période des négociations pour la formation du gouvernement Ali Larayedh. Les résultats que nous présentons ont été obtenus grâce à une collaboration de la revue Leaders avec laquelle nous avons pu lancer un appel à participation à l’enquête, par le e-mailing et par flyers sur le site web de la revue. Ainsi, 132.000 mails ont été envoyés durant la période du 17-01-2013 au 13-03-2013 et ont permis l’obtention de 774 réponses. La participation des sujets répondants est volontaire. Nous comptons vous livrer mensuellement un aperçu mensuel sur la situation sera livré via la revue Leaders et son site web : www.Leaders.com.tn
Nous rappelons que les premiers résultats concernant la période du 29-3-2011 au 02-04-2011 obtenus en collaboration avec le bureau SIGMA, ont été publiés dans le journal La Presse du 10-04-2011. Ces travaux ont permis la validation de l’instrument et le choix de la population cible composée de citoyens tunisiens résidant soit en Tunisie, soit à l’étranger, des deux sexes, de cinq catégories d’âge (18- 25 ans, 26-30 ans, 31-40 ans, 41-60 et 61 et plus), et de cinq statuts professionnels (chômeurs, étudiants, employés du secteur public, employés du secteur privé et fonctions libérales). Le questionnaire étant diffusé par internet, tous les répondants y ont donc accès.
Abdelwahab Mahjoub