Concilier pratique religieuse et contraintes de la vie moderne : la quadrature du cercle ?
Selon une enquête réalisée dernièrement par l'Institut des Sciences Sociales du Monde Arabe du Caire, la productivité des entreprises arabes au cours du mois de ramadan enregistre une baisse de 78,3%, baisse due essentiellement aux heures de travail revues à la baisse au cours de ce mois, à l'absentéisme et aux congés de maladie. Parallèlement, certaines maladies dues à la surconsommation comme le diabète ou le cholestérol augmentent dans une proportion de 27,56% alors que les crimes de sang liés au sevrage de la nicotine ou ce qu'on appelle communément " Hachichet romdhan " se voient multipliés par 1,5 et les vols par 3,5. Pour nous résumer, il n'est pas un seul aspect de la vie sociale qui ne soit touché et même si certains taux nous paraîssent exagérés, il ne doivent pas être très éloignés de la réalité.
Entendons-nous bien : ce n'est pas tant le jeûne qui est en cause que la conception que s'en font une majorité ou, pour employer un euphémisme, une très forte minorité de fidèles. Ces dérives qui prennent de plus en plus d'ampleur posent pour le musulman, aujourd'hui, un problème existentiel : jusqu'où irons-nous dans l'inconscience et l'irresponsabilité ? Demandez à n'importe quel homme d'affaires quelle est la période de l'année qu'il appréhende le plus, il vous désignera invariablement : le ramadan. Concilier pratique religieuse et contraintes de la vie moderne: tel est le véritable défi qui se pose aux musulmans d'aujourd'hui. Pour certains, c'est la quadrature du cercle.Mais Il se trouve, heureusement, de bons musulmans comme en Malaisie ou en Turquie à l'avoir résolue. Qu'attendons-nous pour suivre leur exemple? Car c'est à ce prix que nous pourrons assurer notre entrée dans la modernité.