Gilles Kepel publie sa «Passion arabe»
Gilles Kepel revient avec un livre captivant « Passion Arabe, Journal 2011-2013 » qui vient juste de paraître à Paris, aux Editions Gallimard. Fruit d’une enquête minutieuse menée sur le terrain, non seulement en Tunisie et en Libye, mais aussi dans toute la région, il fourmille d'informations, interviews et analyses, puisées aux bonnes sources.
L’immolation de Bouazizi a embrasé le monde arabe. Les régimes de Ben Ali, Moubarak, Kadhafi sont précipités dans les flammes qui vont se propager jusqu'à Bahreïn, au Yémen et en Syrie. En deux ans, les révolutions ont abattu des dictatures, mais fréquemment porté au pouvoir les Frères musulmans. Le salafisme prolifère, nourri du désenchantement des jeunes et des déshérités dont la pauvreté s’est accrue. Et al-Qaida, qu’on croyait enterrée, resurgit de la Syrie au Mali.
Que sont devenues la liberté, la démocratie, la justice sociale, revendiquées par les «printemps arabes»? Quel est le rôle des pétromonarchies du Golfe dans l’arrivée au pouvoir des partis islamistes? Pourquoi le conflit entre sunnites et chiites est-il en train de détourner l’énergie des révolutions, tandis que la Syrie s'enfonce dans des souffrances inouïes? Gilles Kepel, familier du monde arabe depuis quatre décennies, est retourné partout – Palestine, Israël, Égypte, Tunisie, Libye, Oman, Yémen, Qatar, Bahreïn, Arabie saoudite, Liban, Turquie, Syrie – et a rencontré tout le monde – salafistes et laïcs, Frères musulmans et militaires, djihadistes et intellectuels, ministres et fellahs, diplômés-chômeurs et rentiers de l’or noir…
De ce périple, il a rapporté un Journal. Écrit sur le vif puis enrichi au cabinet de travail, il capte en quatorze chapitres conçus comme autant de stations les déchirements intimes de ces sociétés. La passion de l’auteur y rend compte en écrivain, par la violence et les épreuves, et parfois l’espérance, d’une incoercible Passion arabe.
A lire, absolument pour décoder une transition historique!