Sihem Badi sauve sa peau grâce à Ennahdha
Journée historique pour la jeune démocratie tunisienne. Pour la première fois, les membres de l’Assemblée nationale constituante, toutes affaires cessantes, ont consacré mardi une demi-journée à discuter d'une motion de censure de l'opposition contre Sihem Badi, la plus contestée des ministres. Comme prévu, la motion a été rejetée par 90 voix , contre 70 voix pour et 14 abstentions. Mais Mme Badi doit une fière chandelle aux élus d’Ennahdha qui ont tous voté en sa faveur. La discipline de parti n’est pas un vain mot du côté de Montplaisir, même si quelques élues islamistes ont dû se faire violence pour s’opposer à cette motion. N’oublions pas que certaines d’entre elles avaient par le passé attiré l’attention de la ministre à propos de certaines rumeurs de pédophilie dans des centres relevant du ministère de la femme.
Mme Badi est maintenant rassurée. Comme le veut le règlement intérieur de l'ANC, il n’y aura pas de motion de censure contre elle avant trois mois. Mais cette séance n'est qu'un avant-goût de ce qui nous attend. Dans quelque temps, on va certainement assister à une grande première à l'échelle arabe et africaine. Une séance plénière de l'ANC en présence de Moncef Marzouki pour débattre d'une deuxième motion de censure contre le président de la république.