Toute la vérité sur les médecins chinois recrutés par le ministère de la santé
La presse nationale a fait grand cas du « recrutement de 31 médecins chinois ». Comme toujours, la réaction du ministère de la santé publique a été partielle, maladroite et longue à se manifester, résumant à elle seule les carences de la communication gouvernementale. En réalité, ces médecins, spécialisés en acupuncture, seront affectés aux services de rhumatologie de deux hôpitaux tunisiens, ceux de la Marsa et de Jendouba, conformément à un accord de coopération conclu au début des années 90 du siècle dernier entre la Tunisie et la Chine. Il avait été alors convenu de renouveler l’équipe de médecins tous les 5 ans.
En fait, le problème ne réside pas dans l’arrivée de ces médecins. Depuis 1994, le ministère de la santé avait institué un DESS en acupuncture. La première promotion est sortie en 1996 et comptait une vingtaine de médecins. D’autres promotions ont suivi. En principe, les médecins de la santé publique reçus devaient être affectés dans les hôpitaux et remplacer progressivement leurs confrères chinois, d’autant plus qu’on comptait généraliser cette médecine à tous les établissements. On s’est contenté des deux services existantsqui sont aujourd'hui complètement saturés, à la fois à cause de l'inertie du ministère de la santé depuis 20 ans et du manque d'intérêt de certains mandarins pour cette médecine alternative qu'ils assimilent volontiers à du charlatanisme. Quant aux acupuncteurs tunisiens, ils ont certainement perdu la main, faute d’avoir exercé. Il leur reste quand même quelques satisfactions, le fait d’avoir décroché un diplôme, même s'il n'a servi à rien, et d’avoir connu des médecins chinois exceptionnels comme un certain professeur Wong. On se console comme on peut.