Le pari difficile de Maatar : l'homologation des prix et l'importation pour juguler l'inflation
Juguler l'inflation galopante en recourant à l’homologation des prix de produits de grande consommation et à l'importation : le procédé n'est pas nouveau. La plupart des prédécesseurs de Abdelwahab Maatar au ministère du commerce s'y sont essayé avec un succès très relatif.
Les prix concernés seront les pommes de terre dont les prix seront abaissés de 43%, les œufs( -10%) et les viandes rouges (bovine et ovine entre -6% et -9%), les huiles végétales tout type confondus (-15%), les eaux minérales (-25%), les conserves de thon (-10%), les produits d'entretien (-7%), les dérivés du lait (entre -5% et -13%) et les produits d'hygiène (-7%).
Le ministère, a-t-il ajouté, se chargera de prendre toutes les mesures nécessaires permettant l'application de ces prix, et ce, via le contrôle économique des circuits de distribution et le recours à l'importation pour réguler l'approvisionnement. Par ailleurs, il sera procédé à l'interdiction de l'importation de certains produits, outre la coordination avec les ministères concernés pour l'application de ces prix.
Le ministre du Commerce et de l'artisanat a fait savoir que la décision de révision des prix de ces produits intervient suite à la hausse des prix notamment des boissons et produits alimentaires. Le taux d'inflation des prix de ces produits a atteint 8,8% (certains parlent d'une inflation à deux chiffres)au cours du mois de mars. Ce contrôle des prix s'ajoute à la liste des produits déjà subventionnés (lait, pain, produits à base de semoule, le carburant etc.).
En rompant avec la sacro-sainte loi du marché, le ministre s'engage dans une entreprise à l'issue incertaine d'autant plus qu'il est confronté à une situation économique difficile caractérisée notamment par une inflation structurelle, ainsi qu'au phénomène de la contrebande vers les pays voisins qui a pris des proportions alarmantes ces derniers temps.