Le pavé dans la mare de Mongi Rahoui
24 heures après cette fameuse séance du 19 avril, les murs de l’honorable assemblée retentissent encore des éclats de voix et des échanges d'invectives auxquels elle a donné lieu. C’est un véritable pavé dans la mare qu’a lancé ce jour-là, Mongi Rahoui, dirigeant du parti des patriotes démocrates, en dénonçant, chiffres à l’appui, les indemnités « exorbitantes » des constituants. Il a parlé de 7 à 8 mille dinars de primes de logement et de transport pour les membres et de « près de 37mille dinars pour la première vice présidente, Maherzia Labidi. Pour une fois unis, les élus, toutes tendances confondues ont protesté avec la dernière énergie contre les propos de leur collègue. Mais ce sont les élus d’Ennadha qui se sont montrés les plus véhéments. Sahbi Attig, président du groupe a dénoncé « le populisme » de Rahoui. Celui-ci s'est même vu taxer de "chien" par une élue d'Ennahdha. Même ses amis politiques se sont démarqués de lui. C'est dire la gêne provoquée par son interventions dans l'hémicycle.
Pour grave que puisse paraître l'intervention de l'élu du Watad, les réactions ne sont pas seulement injustifiables. Elles risquent aussi de donner prise aux accusations de Rahoui par leur violence et leur agressivité. A cet égard, l'attitude de la présidence est pour le moins discutable, parce qu'elle aurait dû jouer la carte de la transparence s'agissant d'un sujet dont on connaît la sensibilité par ces temps de crise où on est souvent appelé à faire des sacrifices. Les Tunisiens ont le droit de savoir de quoi il retourne exactement, car les propos de Rahoui nous interpellent d'autant plus que cet élu du Watad parait sûr de son fait.