En recevant mardi après-midi à Paris des mains de Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, son diplôme du cycle international long de l’ENA, Aïda Hamdi, 30 ans, voit son rêve se réaliser. Depuis son jeune âge, elle voulait se dédier au service public et pouvoir contribuer à sa modernisation. Etudes primaires et secondaires à Radès Fortêts, puis une maîtrise en comptabilité obtenue à l’IHEC en 2005, lui ouvrant les portes de l’entreprise, mais elle a préféré postuler au cycle supérieur de l’Ecole Nationale d’Administration de Tunis. En trois ans, elle enchaînera cours et stages. C’est ainsi qu’elle ira à Gafsa, pour les régions, à la SNIT, pour les entreprises publiques et au Maroc, pour l’étranger. A Rabat, elle atterrira au ministère de la modernisation du secteur public.
A sa sortie de l’ENA en tant que Conseillère des Services Publics relevant directement du Premier ministère, elle sera affectée d'abord au ministère des Affaires sociales, puis au Centre d’expertise et de recherche administrative à l’ENA. En parallèle, elle réussira un mastère en management à l’IHEC.
A l’ENA de Tunis, elle était déjà en contact avec l’ENA de France, nourrissant le projet d’y suivre le cycle international long. Présélectionnée par la Tunisie en février 2011, elle devait réussir le concours international mettant en compétition sur les 5 continents, des milliers de candidats. Aida Hamdi parviendra à faire partie des 28 élèves étrangers, de 23 nationalités qui seront admis pour suivre, dès décembre 2011, la même scolarité que les élèves français durant 16 mois, alternant stages et formations. « Ces stages sont exceptionnels, confie-t-elle à Leaders. Celui à Bercy, m’avait permis de mieux comprendre au sein de la direction générale de modernisation de l’Etat, devenue direction interministérielle de modernisation de l’action publique, les enjeux d’une nouvelle stratégie d’avenir. Le second, au cabinet du préfet de la Nièvre, en Bourgogne, est instructif pour connaître la France profonde et pratiquer l’administration en région ».
Tunis ou Paris?
Le temps de savourer son diplôme de l’ENA France (promotion Jean Zay), Aïda Hamdi doit se décider quant à sa carrière. Pour le moment, elle doit terminer un mastère en communication publique au CELSA (Paris 1 Sorbonne) et certainement regagner son poste à Tunis. Même si des propositions lui sont faites pour des occuper de hautes fonctions en France. C’est ce choix qu’avait fait il y a quelques années, l’autre tunisienne qui l’avait précédée à l’ENA, Meriem Baccouri, qui exerce actuellement au ministère des Finances à Paris. Quant à Aïda, elle prendra le temps de réfléchir.
Photo: Laurent Fabius et Nathalie Loiseau entourant Aïd Hamdi lors de la cérémonie de remise de diplômes aux élèves de la promotion Jean Zay du Cycle international long de l’ENA (Photo : MAE/Cyril Bailleul)