Les Assemblées de la BAD à Marrakech : Quelle transformation structurelle en Afrique ?
Après Arusha (Tanzanie), en 2012, c’est à Marrakech que se tiendront du 27 au 31 mai les 48èmes assemblées annuelles de la Banque Africaine de Développement (BAD). Thématique fédératrice choisie des différents évènements prévus à cette occasion : la transformation structurelle en Afrique. Un thème qui cadre parfaite avec la nouvelle stratégie 2013-2022 adoptée par la Banque. Renouvellement des 2/3 des membres du conseil d’administration et examen du rapport du comité des gouverneurs sur la feuille de route pour le retour au siège à Abidjan, en plus des questions techniques habituelles soumises à l’approbation des Etats-membres : l’ordre du jour est bien chargé.
« L'Afrique se transforme, mais la transformation économique peut aller encore plus vite, estime Mthuli Ncube, l'Economiste en Chef et Vice-Président de la BAD. Cette accélération est nécessaire pour sortir la majeure partie de sa population de la pauvreté. Pour ce faire, il faut investir massivement dans tout ce qui peut favoriser un changement structurel propice à la croissance, à commencer par l’infrastructure, la gestion de la démographie et des ressources humaines, le réaménagement des villes, la relance du secteur minier, exploité jusque-là à la moitié de ses potentialités, etc. ». Comment mobiliser les ressources financières nécessaires, promouvoir une croissance inclusive, favoriser la transition vers l’économie verte et engager toute cette nouvelle dynamique ?
Mais aussi, quel rôle de la philanthropie dans le développement du continent, surtout grâce à ses illustres enfants qui ont brillamment réussi et se dévouent à leur terre natale et quelle contribution du leadership visionnaire dans la conduite de ce processus ?
« Pas moins de 2 500 délégués, issus des 78 pays membres de l'institution, parmi lesquels des ministres des finances, les gouverneurs des banques centrales, des représentants d’institutions multilatérales de financement, d’agences de développement et d’organisations non gouvernementales (ONG), ainsi que des chefs d’entreprise – outre les médias –, participeront aux rencontres » a indiqué la secrétaire générale de la BAD, Cécilia Akintomide. La 48ème session des assemblées annuelles sera marquée cette année par une forte contribution de la société civile et du secteur privé ainsi qu’une série d’innovation, notamment l’institution parmi les prix des meilleurs banquiers de l’année, d’un prix spécial pour les banques islamiques.
Renouvellement du conseil d'administration et relocalisation à Tunis
Par ailleurs, les travaux porteront sur les élections aux 2/3 des membres du conseil d’administration formé de 20 administrateurs dont 13 représentants de pays africains et 7 d’institutions et pays non-africains. Pour ce qui est du retour au siège à Abidjan, le conseil des gouverneurs se penchera sur la feuille de route qu’il avait commandée en mai 2012 lors de sa réunion à Arusha à un comité ad-hoc composé de 20 membres. Un premier rapport avait été soumis lors de la réunion des gouverneurs en octobre 2012, en marges des assemblées du FMI et de la Banque mondiale à Tokyo, la décision définitive reste à prendre à Marrakech. « Si nous sommes en masse à Tunis, a indiqué Cécilia Akintomide, la relocalisation à Abidjan ne sera pas aussi massive », faisant sans doute allusion au programme de renforcement des bureaux et centres régionaux de la BAD. Tunis, érigée en bureau pour l’Afrique du Nord, conservera en effet une partie des effectifs.