Les "ultras" chassés des stades
Après une trêve de près d'un mois, le championnat de football a repris ses droits avec un somptueux EST-CSS remporté par les sang et or sur le score de 4-0. Une pause mise à profit par le Comité National Olympique pour concocter une sorte de code de bonne conduite à l'intention de supporters. Une initiative marquée au coin du bon sens. Car depuis longtemps nos stades sont devenus le théâtre de dérives verbales qui risquent, à la longue, de détourner notre sport-roi de ses objectifs.
Après les injures et les propos orduriers, voici venu le temps des champs guerriers et des slogans à connotation régionaliste et même raciste. Comme dans les stades d'Europe. Le pire est que ces dérives sont généralement le fait d'adolescents qui ignorent jusqu'à la signification exacte des mots qu'ils hurlent en choeur ou des inscriptions qu'ils affichent. C'est à s'interroger sur le veritable rôle de ces comités de supporters censés encadrer leurs membres et surtout les plus jeunes d'entre eux.
J'entends bien qu'un match de football n'est pas une représention théâtrale ni un concert de musique symphonique. Mais de là à transformer nos stades en défouloirs où tout peut être dit ou en zones de non droit où l'on se croit au dessus des lois, il y a un monde. Il faut dire que le laxisme de la Fédération de football n'est pas étranger à l'ampleur prise par ce phénomène que, pourtant, on voyait venir avec la multiplication de ces dérapages à l'étranger et notamment dans les stades européens depuis les années 80 avec l'émergence des " Ultras ", nouvel avatar du hooliganisme.
Et ce n'est pas un hasard si les responsables de ces dérives dans notre pays s'en réclament et essaient même de les mimer jusque dans leur appellation, leur emplacement (les virages) leurs cris, leur accoutrement et la forêt de drapeaux qu'ils déploient ( où le drapeau tunisien brille par son absence). C'est dire l'urgence qu'il y a à traîter ce problème non pas par des demi mesures comme on l'a fait jusqu'ici mais par des remèdes drastiques. Faute se quoi, on risque d'assister d'ici à quelques années à l'émergence d'une jeunesse sans réelles attaches, cosmopolite (dans le mauvais sens du terme), totalement déconnectée des réalités. Il suffit de regarder les gradins lors d'un match de l'équipe nationale pour mesurer la gravité de la situation.
La plupart des spectateurs se comportent en supporters de leurs clubs respectifs portant le maillot de leur équipe préférée et ne vibrant qu'aux exploits des leurs joueurs. Pourquoi ne pas offrir à chaque spectateur, à l'entrée du stade et à chaque fois où notre équipe nationale est partie prenante des maillots aux couleurs nationales. Pourquoi ne pas inciter ces mêmes spectateurs à entonner debout l'hymne national sans taper des doigts comme on le fait si souvent dans nos stades et pourquoi pas ne pas tenter l'expérience le 10 octobre à l'occasion du match Tunisie-Kenya. Ce serait là une belle occasion de renforcer la cohésion nationale et de réaffirmer notre appartenance indéfectible à ce pays.
Hedi