La Tunisie s'achemine vers l'exploitation du gaz de schiste
« Le déficit énergétique qui obère le budget de l’Etat de pas moins de 2.7 milliards de dinars en compensation, nous impose d’explorer toutes les pistes possibles, y compris celle du gaz de schiste » a déclaré le chef du gouvernement, Ali Laarayedh, lors de sa conférence de presse, jeudi à la Kasbah. « Nous intensifierons notre programme de recherche et exploration, renforcerons la maitrise de la consommation de l’énergie et mettrons en place les mesures nécessaires pour réduire ce déficit énergétique qui pénalise près du dixième de notre budget, a-t-il souligné ».
Abordant les dossiers économiques et financiers brûlants auxquels fait face la Tunisie, le chef du gouvernement s’est particulièrement attardé sur le fardeau de la compensation des produits de base, le déséquilibre des caisses sociales, les besoins accrus en céréales et l’endettement. « Je sais que ces dossiers brûlants ont souvent causé la chute des gouvernements, un peu partout dans le monde, mais nous nous y attelons de toutes nos énergies, a-t-il affirmé ».
«Sans remettre en question le principe du soutien indispensable aux catégories défavorisées, nous devons le consacrer uniquement aux nécessiteux qui ne constituent en fait que 11% parmi l’ensemble des bénéficiaires de la compensation, a indiqué Laarayedh. Les ressources épargnés seront alors investis dans des projets sociaux et de développement ».
« La situation des caisses sociales, CNSS, CNRPS et CNAM, a relevé Laareyedh est fragilisée et nous devons nous y pencher tous avec une réelle attention. Nous devons porter la question devant l’opinion publique et nous nous proposons d’ailleurs d’engager un débat national à ce sujet ». Pour ce qui est des céréales, il a noté que l’agriculture tunisienne aborde cette année une saison moyenne, après deux années de bonnes récoltes et doit accroître le rendement des cultures céréalières afin de réduire les importations.
Interrogé sur une demande de prêt présentée à l’Etat du Qatar lors de sa récente visite à Doha et d’une manière plus générale les dettes contractées par la Tunisie, le chef du gouvernement a affirmé qu’aucun prêt n’a été évoqué à Doha, mais plutôt un dépôt. Quant à l’endettement général, « il se situe à haute de 46.7% du PIB et demeure à des niveaux habituels tout-à-fait gérables », expliquant l’impératif de mobiliser des ressources financières auprès de sources multilatérales notamment le FMI pour faire face aux besoins budgétaires urgents.