BCT: redressement des IME et des ITC
Le Conseil a passé en revue, au début de ses travaux, les évolutions récentes de la conjoncture économique mondiale compte tenu des derniers indicateurs relatifs au premier trimestre de l’année en cours et qui reflètent une disparité du rythme de l’activité économique entre les principaux pays avancés. En effet et concernant la Zone Euro, la récession s’est poursuivie pour le cinquième trimestre consécutif, avec une accentuation du repli de la croissance par rapport au dernier trimestre de l’année 2012, touchant la plupart des économies de la zone. A l’inverse, les indicateurs récents montrant un regain progressif de dynamisme de l’économie américaine.
A l’échelle nationale, le Conseil a examiné les estimations de la croissance économique durant le premier trimestre de l’année en cours qui s’est établi à 2,7% en rythme annuel (contre 4% le trimestre précédent et 4,6% enregistré au cours de la même période de l’année précédente), s’interrogeant sur l’impact de ce résultat sur la capacité d’atteindre l’objectif de croissance pour l’année 2013 fixé à 4%. Cette évolution est imputable au repli de l’activité au niveau des secteurs de l’agriculture et pêche (-1,6%) et des industries non manufacturières (-0,2%), qui demeurent tributaires surtout de la production minière, alors que les secteurs des industries manufacturières et les services du transport et des télécommunications ont affiché une évolution positive. Par ailleurs, le Conseil a noté la poursuite de la bonne tenue de l’indice de la production industrielle au mois de mars dernier et ce, pour le neuvième mois consécutif, en rapport avec l’amélioration de la production des industries mécaniques et électriques et celle des industries textiles, habillement, cuirs et chaussures, relevant toutefois le repli continu des indicateurs de l’activité touristique depuis le début de cette année.
Pour ce qui est du secteur extérieur, et en dépit d’une relative détente du déficit courant durant les quatre premiers mois de l’année en cours pour atteindre 2,5% du PIB contre 2,8% une année auparavant, les pressions sur la balance des paiements persistent sous l’effet de la baisse de l’excédent des opérations financières avec l’extérieur, en rapport avec la contraction des revenus au titre aussi bien des investissements directs étrangers que des tirages sur emprunts à moyen et long termes, ce qui a affecté le niveau des réserves en devises qui se sont établies à 10.291 MDT ou l’équivalent de 95 jours d’importation en date du 24 mai 2013, contre 9.831 MDT et 101 jours un an plus tôt et 119 jours à fin 2012.
Pour ce qui est du taux de change du dinar, il a connu depuis le début du mois de mai courant, des tensions qui se sont traduites par une dépréciation de 4,1% vis-à-vis de l’euro et de 6,1% par rapport au dollar américain jusqu’à la mi-mai et en comparaison avec la fin de l’année dernière, atteignant des plus hauts niveaux lors des échanges interbancaires (environ 2,2 dinars vis-à-vis de l’euro et 1,69 dinar par rapport au dollar) et ce, sous l’effet de la concomitance de demandes de la part de certaines entreprises sur le marché des changes, soit pour le règlement d’importations ou pour le transfert de bénéfices. En revanche et grâce aux interventions de la Banque Centrale sur le marché des changes dans le cadre de son rôle régulateur, ces tensions se sont atténuées, ce qui a permis un retour à une évolution normale du taux de change du dinar, soit 2,1385 dinars pour un euro et 1,65 30 pour un dollar au 24 mai courant.
Quant à la variation des prix, l’indice général a connu une évolution positive avec un léger ralentissement de son rythme d’accroissement. En effet, le taux d’inflation est revenu de 6,5% en glissement annuel en mars à 6,4% au mois d’avril 2013. Toutefois, la variation mensuelle de l’indice (0,7% contre 0,6% un mois auparavant) confirme la persistance des tensions inflationnistes pour la plupart des produits de consommation en dépit de la baisse des prix des produits alimentaires frais.
Sur le plan monétaire, le repli des besoins en liquidités des banques s’est poursuivi en avril 2013 et pour le deuxième mois consécutif, ce qui a entrainé une baisse des interventions de la Banque Centrale sur le marché monétaire revenant à 3.482 MDT en moyenne quotidienne contre 3.560 MDT en mars. Le taux d’intérêt moyen sur ce marché a poursuivi sa tendance haussière pour atteindre 4,70% en avril contre 4,33% un mois plus tôt.
Lors de son examen de la situation de l’activité du secteur bancaire, le Conseil a enregistré le ralentissement du rythme de l’accroissement de l’encours des dépôts au cours des quatre premiers mois de l’année courante (1,9% contre 3,6% un an plus tôt), parallèlement à la décélération des concours à l’économie au cours de la même période (2,5% contre 3,5%), suite notamment à la baisse continue des crédits à court terme, sachant que l’augmentation des crédits a concerné les secteurs productifs au détriment des crédits à la consommation.
Au regard de ces évolutions, le Conseil a mis l’accent sur la nécessité de conjuguer tous les efforts afin de favoriser un climat propice au retour de l’activité économique en général et dans les secteurs exportateurs, en particulier, au rythme requis permettant de préserver les équilibres financiers internes et externes et a décidé de maintenir inchangé le taux d’intérêt directeur de la Banque Centrale.
(Pour plus de données sur la conjoncture économique et financière, consulter le site web de la Banque Centrale de Tunisie www.bct.gov.tn)