Souad Abderrahim à Nidaa Tounès ?
Souad Abderrahim à Nidaa Tounès ? L’hypothèse est plausible, puisque l’élue nahdhaouie l’envisage sérieusement. Elle n’a pas rompu, mais elle boycotte les réunions de son parti depuis trois mois parce qu’elle n’est pas d’accord «sur de nombreux points qui ne concernent pas la constitution, mais le déroulement général des réunions». «Je suis pour un discours politique modéré et rationnel et non pour un discours religieux et les dirigeants qui le présentent» a-t-elle confié au journal El Maghreb. Mme Abderrahim a reconnu qu’elle avait eu «des contacts avec des dirigeantes de Nidaa Tounès tout comme avec les autres partis» et critiqué le projet de loi sur l’immunisation de la révolution : «je suis contre l’exclusion et les punitions collectives. L’immunisation ne peut se faire que par le biais de la justice». Le parti de Rached Ghannouchi sera-t-il victime à son tour du nomadisme politique à l’instar de ses alliés du CPR et d’Ettakattol ?
S’il est avéré, ce départ sera pour Ennahdha un coup dur dont il se serait bien passé parce qu’il n’est pas un parti comme les autres où on entre et dont on sort comme on veut. Y adhérer c’est comme si on entrait une religion. Une élue de Sousse s’y est essayée il y a quelques mois. Harcelée par les coups de téléphone de ses collègues et même les menaces, elle a dû se rétracter peu de temps après avoir annoncé sa démission d'Ennahdha à un hebdomadaire. Le cas de Mme Abderrahim est plus grave pour le parti islamiste. Ensuite, le départ de cette élue atypique, la seule à ne pas porter le voile au sein de son groupe risque d'écorner l'image que ce parti veut donner de lui. Enfin, la prochaine destination de Mme Abderrahim serait Nidaa Tounès, le principal adversaire d'Ennahdha.
Hédi