Opinions - 03.06.2013

Les quatre vérités et règle de la raison

Au plein cœur de la révolution, la majorité des tunisiens ont attaché beaucoup  d’espoir sur le soulèvement contre un régime totalitaire. Les attentes sont nombreuses. Mais  o n a très vite oublié  l’essentiel des acquis : chute de régime, fin de  la répression sécuritaire, plus de liberté, fin de la corruption  de la famille régnante. Déjà  est énorme .Au lieu de se rattraper  très vite et commencer à capitaliser la révolution  ; la Tunisie toute entière est entrée dans une hystérie sans limite , un dérapage que nous ne méritions pas ,si la sagesse l’a emporté.

Les vérités qui ont compromis  sérieusement, notre progression  vers une situation de stabilité et de démocratie, avec le moindre coût, sont multiples : 

1 - Dès les premiers jours de la révolution, il a y eu une   confusion totale ente le régime du pouvoir et  l’ETAT par conséquent tous les agissants ont concentré leur attaques et leur critiques sur l’Etat et ses symboles, comme s’il est responsable des griefs du régime. Tout le monde ont participé à cette compagne de dénigrement y compris les gens qui sont au pouvoir ou qu’y ont été. Cet Etat est tellement affaibli qu’aujourd’hui nous  payons le prix. Les gens commencent à revendiquer l’autorité de l’état, Que nous avons participé à sa  destruction.

2 - L état visé, à ce niveau par cette compagne, sans merci comprend toutes les institutions du pays : gouvernement, anc, présidence, administration, organisations  professionnelles, entreprises publiques ; établissements administratifs .cà.d. tout ce qui est trait aux institutions au sens large, Le dégât est énorme. Pour rétablir la situation, il faut certainement beaucoup du temps et le  coût est inestimable en raison de la paralysie du fonctionnement que les gens oublient dans une atmosphère de folie.

3 - Depuis  le début de la révolution ,la notion de liberté a pris une dimension assez vague; de liberté absolue jusqu’à  l’anarchie.les lois sont bafouées ,construction  anarchique ;ordures ménagères jetées dans les rues , absentéisme dans le travail ,insultes des personnes, cambriolage humiliation ,agression verbale et physique, aucun respect des autres. Tout le monde devient des héros  pour tout faire et tout dire. Voila  notre compréhension de liberté. Au lieu de hausser le niveau de notre image d’un peuple responsable et civilisé, cette image  a été ramenée au bas niveau.

4 - La Tunisie est un pays centenaire ; elle a une histoire et une culture ; et une appartenance. Nous avons cru que notre peuple a des valeurs et des principes intouchables dans toute circonstance. Aujourd’ hui, on cherche à trouver des excuses pour des pratiques inacceptables tels que l’agression le vol, non respect des autres. Les règles de conduite ont été bafouées au non de la révolution en justifiant un tel comportement comme le fruit  de l’ ancien régime .En fait  la réalité est beaucoup plus  amère qu’ on le pense ,la révolution a montré que le niveau de civisme est  très réduit, il reste beaucoup à faire.

5 - Aucune raison ne peut justifier ,l’absence ou le défaut de l’honnêteté intellectuelle des hommes politiques, des journalistes ou de intelligentsia qui se permettent dans les journaux ,sur les plateaux ou dans les réunions de raconter des contre- vérités ou des désinformations au non d’ une position idéologique ou politique de manière à tromper la population sur un sujet quelconque ou manipuler l’ opinion publique gratuitement. Beaucoup sont les gens qui se baladent entre les plateaux et se présentent comme des experts en économie, en fiscalité ; en stratégie…, mais ils n ‘ ont que le non, ils diffusent  des fausses informations.  Un jour ces gens seront discrédités, mais  aujourd’hui  le dommage  est grand pour le pays. Prôner La vérité est la meilleure solution pour les gens au pouvoir ou à l’opposition et pour le pays en entier.

6 - La Tunisie a était un jour comme  un cadavre, chacun doit prendre un morceau, le meilleur moyen est de s’adresser au gouvernement, aux entreprises, mais aussi à la rue pour arracher sa part du gâteau. Ceux qui sont derrière ces pratiques ont adopté les mêmes  pratiques condamnées de la famille Trabelssi. ils ont oublié l’intérêt  de la Tunisie en faveur d’un égoïsme acharné .Ces gens ont profité  d’ une situation, mais, voila  la Tunisie va payer le prix très cher. Les indicateurs sont négatifs ou peu satisfaisants.

7 - On a jamais entendu les permanents  sur les plateaux  évoquer  les devoirs du citoyen en vers le pays, par contre  on prône  les revendications,  la prolifération de l’état de dépendance et l’avidité comme un sommet de la triomphe. Sans jamais poser la question d’où on peut avoir l’argent, comme si la Tunisie est assise sur une manne d’argent ou  sur de l’or.

8 - Tout peut être justifié par la révolution, on peut amener le pays à une situation qu’il ne le mérite pas. ceux qui ont orchestré  les tensions ne sont pas conscients des dommages et des manques à gagner et  surtout du temps nécessaire pour  rétablir une situation antérieure. Il n’est pas  sûr que ces gens vont être touchés  par les dégâts causés par eux mêmes.

9 - Si la règle de la raison a pu triompher et si nous étions plus fideles à nos valeurs morales, la Tunisie aurait pu  assurer une période  de transition avec sagesse et un minimum de dégât. Très  peu  des gens savent calculer ou travailler, beaucoup savent parler.

Contrairement aux discours des uns et des autres, la Tunisie ne tombera pas en faillite, mais les dommages causés seront ressentis un jour. Aucune des personnes qui ont contribué  par leur manière d’agir ne va  reconnaître sa part de responsabilité dans la destruction du patrimoine et de la richesse nationale.
 
Certes, la révolution ne peut être que bénéfique pour le peuple, mais les dégâts   économiques, sociaux et moraux  c. à .d  les contres objectifs de la révolution  vont coûter des années de reconstruction  avant d’entamer les vrais chantiers de l’Avenir.

Khalifa Tounakti
Ex.  Directeur General de la Concurrence
et des Enquêtes économiques - Tunisie