Quand Aziz Krichène tire à boulets rouges sur la loi d'immunisation de la révolution
« La loi d’immunisation de la révolution est en fait une loi d’immunisation d’Ennahdha ». Dans une interview au quotidien Essarih, le conseiller politique du président de la république, Aziz Krichène a réitéré son opposition à cette loi : « Au début, il était question de sanctionner 50 ou 60 personnes, en attendant la promulgation de la loi sur la justice transitionnelle. Or, depuis un an et demi, cette loi est toujours en chantier. On a préféré négocier le ralliement de certains d’entre eux. Aujourd’hui, on nous ressort cette loi sur l'immunisation, ce qui est inacceptable. Il faut respecter les règles du jeu. On veut faire passer la loi pour affaiblir l’adversaire, car entre-temps la donne a changé. L’adversaire est devenu un concurrent sérieux. Cela ne peut pas se produire dans un pays démocratique comme la Tunisie».
Collaborateur le plus proche de Moncef Marzouki, Aziz Krichène avait exprimé la même position il y a quelques semaines sur France 24. Si le président s'est gardé jusqu'à présent de se prononcer publiquement sur cette question qui dominera la vie politique dans les prochains à l'occasion de sa discussion en séance plénière à l'Anc, il est peu probable que sa position soit éloignée de celle, exprimée par son conseiller. Ce n'est pas le cas du CPR dont Marzouki est le fondateur président d'honneur et Krichène membre du bureau exécutif. Non seulement ce parti soutient cette loi, mais il en est l'initiateur au côté de Wafa dont les membres, faut-il le rappeler, sont tous des transfuges de ce parti, et d'Ennahdha.