Caid Essebsi: la loi d'immunisation de la révolution équivaut à une déchéance de la nationalité
Branle-bas de combat à l’Union Pour la Tunisie à la veille de la discussion en séance plénière à l’ANC du projet de loi relatif à l’immunisation de la révolution. Au cours d’une conférence de presse tenue mercredi, le président de Nidaa Tounès Béji Caïd Essebsi a indiqué que «ce projet vise à exclure 60000 personnes de la vie politique» et équivaut à un retrait de la nationalité. Il s’est demandé si «les auteurs de ce texte sont bien conscients du danger qu’ils font courir au pays». Il a averti que « nous ne resterons pas les bras croisés face à ce projet parce qu’il va diviser la Tunisie. C’est une atteinte flagrante aux valeurs républicaines et un affront pour tous les Tunisiens. Et c’est pourquoi nous nous y opposerons par tous les moyens légaux ». ». Il s’en est pris violemment aux ligues dites de protection de la révolution « qui ne croient qu’à la violence et dont Ennahdha se sert pour régler ses comptes et avec ses adversaires politiques».
Les dirigeants des autres composantes de l’UPT ont abondé dans le même sens. Ahmed Najib Chabbi a comparé cette loi aux pratiques de Ben Ali qui s'arrangeait à la veille des élections, de promulguer des lois destinées à exclure les opposants de ces consultations ( Chabbi en sait quelque chose pour en avoir été la victime). Quant à Samir Taïeb, il a critiqué les tenants de cette loi qui «se prétendent les interprètes de la volonté populaire. Nous allons y faire face par des arguments et la mobilisation du samedi 29 juin».
Outre les responsables des cinq partis, de nombreuses personnalités nationales ont assisté à cette conférence de presse, notamment M.M. Mansour Moalla, Mustapha Kamel Nabli, Mustapha Filali, Mohamed Ennaceur, anciens ministres, Kamel Jendoubi, Yadh Ben Achour et Ghazi Ghraïri.