Yassine Brahim quitte Al Joumhoury : «il y a une crise de confiance entre nous»
Prévisible pour ceux qui suivent les tensions grandissantes ces dernières semaines au sein d’Al Joumhoury : Yassine Brahim quitte le parti, sur un constat d’échec reconnu. «L’unification des efforts démocratiques dans notre pays a été l’objectif principal qui nous avait incité à fusionner dans un seul parti à même de constituer une alternative à la Troïka lors des prochaines échéances, rappelle-il dans sa lettre de démission présentée, vendredi matin, à Maya Jeribi, secrétaire générale d’Al Joumhoury. « Un an après, poursuit-il, je regrette que cette fusion a échoué et je me considère, évidemment, parmi les responsables de cet échec. Les raisons en sont multiples, sans besoin de les énumérer, la marque la plus évidente aujourd’hui en est le nombre de réunions internes successives nécessaires pour nous mettre d’accord sur n’importe quel sujet. Il y a une crise de confiance entre nous, et elle prend de l'ampleur».
Co-fondateur au lendemain du 14 janvier 2011 du parti Afek-Tounes, Yassine Brahim a rejoint le gouvernement de Mohamed Ghannouchi en qualité de ministre de l’Equipement et du Transport, et sera reconduit dans ses mêmes fonctions par Béji Caïd Essebsi. Reprenant sa liberté d’action, il quittera ses fonctions en juin 2011. Début 2012, il amorcera la fusion d’Afek Tounes et le PDP avant de créer ensemble, en avril 2012, le parti Al Joumhoury regroupant également d’autres partis et des personnalités jusque-là indépendantes, notamment Said El Aidi et Slaheddine Sellami. Maya Jeribi en sera la secrétaire générale et Yassine Brahim le directeur exécutif alors qu’Ahmed Néjib Chebbi se consacre à la présidence de la commission politique. Dès le départ, de nombreux observateurs étaient sceptiques quant la réussite de cette fusion entre ce qu’ils ont qualifié de « dinosaures et jeunes loups de la politique ». Le départ de Yassine Brahim leur donne raison.