News - 10.07.2013

Richard Attias: Ne manquez pas le rendez-vous de la croissance !

«La Tunisie doit reprendre sa place sur l’échiquier international et drainer les investissements extérieurs qui réaliseront les ambitions de sa révolution», affirme Richard Attias, l’incontournable organisateur de grands forums économiques. «Elle n’a pas les moyens, ajoute-t-il, de manquer le rendez-vous de la croissance. Les investissements qui ne se font pas aujourd’hui risquent d’échapper à jamais ».

A la tête de son agence «Richard Attias & Associates», après avoir dirigé Publicis Event, il s’est rapidement imposé parmi les top leaders de cette nouvelle industrie, concevant et réalisant de grands évènements de par le monde. Le Forum économique de Davos constitue l’une de ses plus belles réussites. Fin mai dernier, il était le maître d’œuvre de manifestations grandioses en marge des 48es assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (BAD) à Marrakech, réunissant autour du président de la banque Donald Kaberuka, Paul Kagamé (Rwanda), Ali Ondimba Bongo (Gabon), Abdelilah Ben Kirane (Maroc), Mo Ibrahim, le Prix Nobel Younes, et d’illustres milliardaires africains. Mi-juin, il organisait dans la capitale gabonaise le New York Africa Forum, drainant à Libreville plus de 350 décisionnaires non africains de haut niveau, avec de fortes délégations chinoise, américaines et autres, pour débattre des PME, moteur de la croissance. Il enchaînera les 6 et 7 juillet 2013, en célébration du centenaire du Dr Albert Schweitzer, avec un grand forum sur l’amélioration de la santé.

«La Tunisie dans le cœur»

Ses liens avec la Tunisie remontent au début des années 1980. Jeune ingénieur, Richard Attias devait effectuer un stage auprès de Schlumberger qui l’avait envoyé sur la plateforme pétrolière d’Ashtart, au large de Sfax. «Ce fut merveilleux, déclare-t-il à Leaders. J’en garde un souvenir inoubliable. Pendant six mois, à la moindre permission de repos accordée, je partais avec des amis aux îles Kerkennah, à Sfax et dans le Sud tunisien. J’ai pu alors découvrir la richesse de ce pays et apprécier l’hospitalité, mais aussi le génie, de ses habitants. Depuis lors, j’ai gardé des liens solides avec la Tunisie, vibrant à ses élans ».

Aujourd’hui, Richard garde un pincement au cœur. «Je suis frustré, nous dit-il, de n’avoir pas vu aboutir l’initiative du Forum de Carthage, amorcée dès le déclenchement de la révolution, avec Jalloul Ayed et Elyès Jouini. En très peu de temps, j’avais mobilisé des fonds arabes et autres, en commando, afin de relancer la machine économique. Je suis triste que deux ans après, et la campagne lancée à l’occasion de la réunion du G8 à Deauville, pour attirer l’attention en faveur de la Tunisie, les autorités tunisiennes n’aient pas pu drainer les investissements nécessaires. Le pays a montré au sacrifice de certaines vies le drame de cette jeunesse sans espoir. Sa demande essentielle, en plus de la liberté, la dignité et la justice, n’est autre que l’emploi. Quoi qu’on fasse, les efforts seront vains si on n’arrive pas  à trouver des investissements et créer des emplois».

«Maintenant, avant qu’il ne soit trop tard !»

«Nous sommes dans une période où les investissements affluent en Afrique, ajoute-t-il, surtout du fait des potentialités du continent, face à un ralentissement économique en Europe. Les Chinois s’y mettent massivement, suivis par de nombreux autres investisseurs, créant un réel engouement et une grande dynamique. Je vois mal la Tunisie ne pas profiter aujourd’hui de cet intérêt et en capter une bonne partie. On ne peut pas se cacher derrière des considérations religieuses ou idéologiques et ne pas répondre à une jeunesse paralysée, alors que partout dans le monde, le président Obama, le premier, on reconnaît le génie tunisien et la richesse de ses ressources humaines. Le temps des déclarations de bonnes intentions est terminé, il va falloir passer à l’action. Il faudrait créer toutes les conditions pour que donneurs d’ordre et investisseurs puissent travailler ensemble et montrer un vrai leadership et une réelle détermination à lever tous les obstacles. Si on ne s’y résout pas aujourd’hui, on risque de continuer à y être encore longtemps. La Tunisie a besoin de ses amis dans le monde et ils sont nombreux. Il suffit d’un rien pour les activer en sa faveur ».

T.H.

Tags : Richard Attias   Tunisie  
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