Une République, deux armoiries ?
Les fins observateurs de la disposition des armoiries de la République tunisienne n’ont pas manqué de le relever qu’une différence existe entre celles de l’Assemblée nationale constituante et les autres de la Présidence de la République et de la Présidence du gouvernement. Il s’agit en effet, comme nous le signale un lecteur attentif, Taher Kachouri, de l’ordre d’insertion des trois vocables constituant la devise : Liberté-Ordre-Justice. Au Bardo, c’est Liberté qui vient au-dessus du Lion, alors qu’il s’agit de Justice.Par contre, à Carthage et à la Kasbah, la logique est bien respectée.
Pour bien comprendre la question, il faudrait remonter à la loi 89-72 du 2 septembre 1989 qui décrit les armoiries comme suit :
Blason or cantonné en pointe comportant:
• A droite, un lion tourné à gauche et armé d’un cimeterre d’argent ;
• A gauche, une balance noire ;
• La devise de la République est inscrite en noir sur banderole or : LIBERTÉ - ORDRE - JUSTICE ;
• En chef, un navire à coque bistre, à voiles argent et à pavillons flottants rouges cinglant sur mer azur ;
• Sommé de l’emblème national à cercle blanc où figure une étoile rouge à cinq branches entourée d’un croissant rouge. Et le drapeau national ?
Très attentif aux détails, notre même lecteur relève que pour ce qui est du drapeau national, l’inscription de l’expression «Pour la Patrie» (?????) est réservée au drapeau destiné au président de la République, alors que son usage se généralise un peu partout. Se référant à la loi organique 99-56 du 30 juin 1999, il mentionne les dispositions de l’article 3 qui stipulent : « En haut du drapeau de la République tunisienne destiné au président de la République est inscrite en caractères dorés l’expression (?????)… »
«Bref, il va falloir rectifier tout cela», espère-t-il.