Nouvelles équipes élues : un vent de fraîcheur à Ettakatol ?
Lui est enseignant universitaire à Bordeaux qui a milité au sein du PS et y a appris le sens de la démocratie interne. Elle est spécialiste des marchés financiers et le conseil, issue des universités canadiennes, qui s’est lancée à fond après la révolution dans l’action militante, au sein de la société civile et en rejoignant Ettakatol. Tous deux, Wahbi Jomaa et Thouraya Hammami Bekri, très ancrées dans leur tunisanité mais ouverts sur l'étranger, viennent d'être élus respectivement à la présidence et la vice-présidence du conseil national d’Ettakatol, qui a institué la parité pour ces deux postes. Wahbi Jomaa était en lice face à Mouldi Riahi, figure légendaire du parti et président de son groupe parlement à l’Assemblée nationale constituante, qui se bat sur tous les fronts extérieurs, à l'ANC, dans la coordination de la Troika et les débats nationaux. Les militants voulaient sans doute davantage de disponiblité pour la maison Ettakatol. Leur élection, ils la vivent sans crier victoire, ni triompher, mais très conscients de la lourde responsabilité. Gardant le profil bas, ils s’inscrivent dans la continuité générationnelle et le respect aux aînés, desquels ils ont encore beaucoup à apprendre.
Cette montée fulgurante des jeunes quadra s’est intensifiée lors des élections des membres du Bureau politique. Lobna Jeribi est venue en tête entraînant avec elle, outre les figures plus connues du parti (Elyès Fakhfakh, Khayam Turki, etc.), une nouvelle recrue de choix, l’ancienne ministre de l’Environnement, Mamia El Banna Zayani et surtout beaucoup de jeunes dont Héla Aloulou, Mehdi Ben Addallah, Sami Razgallah, Arabiya Kousri, Selma Zenaidi, Om Ezzine Khelifa, Moez Ben Dhia et autres Ridha Ennaji et Mohamed Msaad. Les connaisseurs y voient également une bonne représentativité des régions, avec Slah Mcharek, Jamel Touir, Habib Heruguem, Hichem Belhédi, Hamdi Beribiha, et relèvent une forte présence féminine (plus d'une dizaine), soit près du quota des 30% fixé.
A confirmer
Ettakatol démontre, estime l’un de ses dirigeants interrogé par Leaders, qu’il accueille les nouveaux venus. Non seulement il croit à la relève mais œuvre pour la préparer et il valorise la participation des femmes». Il reconnaît cependant que « ce n’est pas toujours facile pour les militants de la première heure et des années de braise ». «Mais, ajoute-t-il, ils ne peuvent que saluer cette poussée de jeunes, des gens de qualité, bosseurs, qui croient en la stratégie du parti et qui l'ont défendu quand il fallait. Ils n’ont peut être pas une longue expérience, mais une grande capacité de travail et forte volonté ».
Priorité absolue pour la nouvelle équipe, renforcer la gouvernance adoptée lors du dernier congrès, mettre en place des structures qui s’occupent de la base et se consolider tant pour l’expansion que pour se préparer aux prochaines échéances électorales. Véritable vent de fraîcheur qui souffle donc sur Ettakatol avec la ferme détermination de le repositionner sur l’échiquier politique à juste place, ou simple élan de jeunes qui finiront par être récupérés par les dinosaures du parti, Mustapha Ben Jaafar en tête ? « Nous n’avons pas le choix, répond un dirigeant historique. C’est la sève nourricière qui revigorera Ettakatol et lui fera jouer le rôle qui est le sien et prendre la place qu’il mérite ». L’histoire très proche nous le dira.