L'UGTT appelle à la dissolution du gouvernement et fixe un agenda pour l'adoption de la constitution
Dans une initiative de sortie de crise, l’UGTT a proposé la dissolution du gouvernement et la désignation par consensus d’une personnalité indépendante pour former, dans un délai d’une semaine, d’un gouvernement de compétences, en équipe réduite composée de personnalités indépendantes qui s’engagent à ne pas ses présenter aux prochaines élections. Il aura pour fonction essentielle:
- l’expédition des affaires courantes,
- l’instauration d’un climat de sécurité et de confiance permettant l’organisation d’élections transparentes et libres dans des conditions appropriées,
- la dissolution des ligues de protection de la révolution et la poursuite judiciaire de ceux qui se sont rendus coupables
- la mise en place de mécanismes pour garantir la neutralité de l’administration, des établissements publics et universitaires, ainsi que des espaces culturels et lieux de culte, en prévoyant une législation dissuasive contre toute tentative d’abus
- la constitution d’un haut comité de révision de toutes les désignations effectuées au sein de l’appareil de l’Etat et de l’administration centrale, régionale et locale,
- la constitution d’une instance nationale d’enquête dans les meurtres et crimes de terrorisme, la révélation de la vérité dans l’assassinat des leaders politiques, les militaires et les membres de l’appareil sécuritaire
- l’élaboration d’une législation anti-terrorisme.
Pour ce qui est de l’action constitutionnelle, la centrale syndicale historique a proposé dans le cadre de sa même initiative
- la constitution d’un comité d’experts qui aura pour mission
- la révision de la dernière version de la constitution en veillant à la dépouiller de tout ce qui pourrait atteindre au caractère civil de l’Etat, de son régime républicain et des fondements du choix démocratique ,
- l’inscription au sein de la Constitution des consensus réalisés
- l’élaboration de la proposition de loi électorale
- et de finaliser ses travaux dans un délai de 15 jours.
- La promulgation d’une loi constitutionnelle précisant que l’Assemblée nationale constituante
- adoptera (ndlr le communiqué écrit bien adoption et non discussion) le projet de constitution qui sera élaboré par le comité d’experts
- mettra en place de l’Instance supérieure indépendante des élections.
Un délai de 15 jours est fixé à l’ANC pour finaliser ses travaux et adopter la nouvelle constitution ainsi que la loi électorale. Faute d’adoption de ces textes dans un délai de 15 jours depuis la date de leur réception, la mission de l’ANC sera considérée comme clôturée.
Très structurée et liée par un agenda précis, fixant des échéances très rapprochées, l’initiative de l’UGTT entend rattraper le temps perdu, éviter les tiraillements et réduire toute marge de manœuvre exploitée par la majorité au Bardo. Elle s’adosse à une lecture très critique de l’action du gouvernement. En effet, c’est un véritable réquisitoire que dresse l’UGTT contre l’échec flagrant du gouvernement dans le traitement du dossier sécuritaire, la détérioration de la confiance en l’Assemblée nationale constituante, le recours abusif à la logique de la majorité et l’infiltration de l’appareil de l’Etat.
Réunie lundi soir, la commission administrative de la centrale syndicale historique a également déploré l’incapacité du gouvernement à prémunir l’économie nationale son crash, lutter contre l’érosion du dinar, le pourrissement du climat des affaires, la propagation de la malversation, le développement de la contrebande et du commerce parallèle.
Sur le plan politique et sécuritaire, l’UGTT a appelé à mettre fin au traitement sécuritaire abusif des manifestations pacifiques, la maltraitance des militants, dénonçant particulièrement les agressions perpétrés contre des Constituants. Elle demande l’ouverture d’une enquête indépendante et la poursuite de toux ceux qui s’y avèreront être impliqués.