Les dirigeants d'Ennahdha : «l'ANC, une ligne rouge»
Depuis mardi, les dirigeants du mouvement Ennahdha se répandent en déclarations pour effacer l’effet désastreux de l’intervention, lundi, du chef du gouvernement. Donnant le la, comme à son habitude, Rached Ghannouchi s’est dit mardi « ouvert à toutes les propositions», et prêt à dialoguer avec toutes les parties. Il ne s’est pas résolu à lâcher le grand mot, mais son attaché de presse s’en est chargé : «Nous sommes disposés à discuter avec toutes les parties sans exclusive », avant d’ajouter à l’intention de ceux qui n’auraient pas compris : «Il va sans dire que Nidaa Tounés est concerné». Larayedh lui-même a dû se raviser en annonçant un plan de sortie de crise en six points où les maîtres-mots sont « dialogue», «concertation », « consensus».
En fin de compte, le parti islamiste est prêt à faire toutes des concessions y compris les plus douloureuses sauf sur un point, l’Assemblée nationale constituante. A l’unisson les Ghannouchi , Zitoun et les frères Larayedh expliquent que c’est une ligne rouge qu’ils ne franchiront jamais car c’est «le symbole même de (leur) légitimité ». D’ailleurs, les propositions de l’UGTT et de l’UTICA ne prévoient pas la dissolution de l’assemblée mais seulement une limitation de ses prérogatives et la fixation d’une date – butoir pour la fin de ses activités. Quant à Béji Caïd Essebsi, tout en réclamant la dissolution, il avoue que cette proposition est négociable.
Il est évident que toutes les parties, tout en donnant dans la surenchère, sont bien conscients de la gravité de la situation et que l’escalade ne profiterait à personne, surtout après les derniers incidents du Chaambi qui ont montré la gravité de la menace que les terroristes font peser sur le pays.