Larayedh jette du lest : "Tout est négociable"
Gouvernement d’union nationale ou de compétences ? Qui devra diriger le nouveau cabinet ? «Tout est négociable» répond Ali Larayedh à l’issue d’une réunion avec les partis politiques et des représentants de la société civile, boycottée par les partis d’opposition. A quelques jours de l’expiration de l’ultimatum de l’UGTT au gouvernement pour accepter sa proposition de gouvernement de compétences, les préalables posés par le leader du mouvement Ennahdha ont disparu. Elle n'est plus en mesure d'imposer ses conditions. Il n’est plus question de fixer de lignes rouges, sauf pour l’assemblée constituante, symbole de la légitimité aux yeux des islamistes. C’est la dernière ligne de défense d’Ennahdha. Elle s’y accroche comme à une planche de salut, tout en sachant qu’elle ne pourra pas tenir trop longtemps. Les évènements d’Egypte et l’assassinat de Brahmi ont modifié du tout au tout la donne. Il faut s’asseoir autour d’une table pour discuter de la meilleure formule pour cette étape, sans exclusive». L’absence de l’opposition ? Larayedh est le premier à le déplorer, mais espère que « la raison finira par l’emporter». Il évoque les menaces qui planent sur le pays : le terrorisme, la situation économique et appelle à l’union sacrée. Les dirigeants nahdhaouis savent que la situation est grosse d’une révolution et font profil bas d'autant plus que l’opposition, revigorée, n’a pas l’intention de lâcher prise. Au cours d’une conférence de presse tenue le même jour devant le siège de l’ANC, Samir Taïeb a rappelé les conditions des élus qui sont« à prendre ou à laisser» : dissolution du gouvernement, nomination d’un cabinet de technocrates et dissolution de l’Assemblée.