Le sit in du mardi au Bardo : un signal fort à l'adresse des tenants de la violence
Ils étaient peut-être cent mille, mais sûrement plus que les quarante mille annoncés par le ministère de l’intérieur qui a dû oublier les dizaines de milliers de Tunisiens qui s’étaient massés sur les rues adjacentes à la place du Bardo, à avoir répondu à l’appel des organisateurs du sit « du départ » à l’occasion de la commémoration des six mois de l’assassinat de Chokri Belaïd. Ils étaient venus des quatre coins du pays malgré les petites misères qu’on leur a faites pour les dissuader de rejoindre le sit in. Un immense happening qui a permis à des dizaines de milliers de Tunisiens de tous âges et de toutes conditions de communier dans la même ferveur et de réclamer haut et fort que toute la lumière soit faite sur l’assassinat de Chokri Belaïd, mais aussi celui de Lotfi Nagdh, Mohamed Brahmi et Mohamed Benmufti.
Les organisateurs ont tout lieu d’être satisfaits de cette très forte mobilisation qui dépassait de loin les attentes. C’est un signal fort à l’adresse de tous les tenants de la haine et de la violence et en même temps du pouvoir dont la mansuétude à l’égard des terroristes depuis deux ans n’a pas peu contribuer au développement d’un climat de terreur dans le pays.
On peut regretter la mauvaise couverture médiatique de cet évènement et cette idée saugrenue d’un journaliste d’avoir invité sur le plateau un faucon parmi les faucons d’Ennahdha pour commenter le sit in. En fait de commentaire, on a eu droit à un flot de contre-vérités et d’injures qui cachaient mal le dépit de leur auteur.