François Gouyette Ambassadeur de France Les moments forts de la visite du président Hollande à Tunis
Un emploi du temps fort chargé d’entretiens officiels et de rencontres ciblées, de discours et de cérémonies de signature d’accords de coopération, d’actes protocolaires et de gestes à sincère valeur émotionnelle : la visite d’Etat effectuée en Tunisie début juillet dernier par le président français François Hollande a laissé ses empreintes. Avec le cafouillage médiatique qui a marqué sa couverture, chacun n’y a perçu qu’une partie, sans pouvoir en saisir les reliefs. Quel bilan en tirer et que faut-il en garder le plus? L’ambassadeur de France à Tunis qui a composé avec finesse les différentes séquences du programme, veillant aux moindres détails, a bien voulu répondre aux questions de Leaders.
Quel bilan tirez-vous de la récente visite d’Etat du président Hollande à Tunis?
Je tire de cette visite d’Etat un bilan en tous points positif. Les objectifs ont été atteints. Il s’agissait tout d’abord de renouer avec le peuple tunisien dans toute sa diversité, par des gestes symboliques, comme la remise des archives relatives à l’assassinat de Farhat Hached, mais aussi de manifester le soutien de la France au processus démocratique par des actes concrets. C’est ainsi que François Hollande a signé de nombreux accords de coopération et annoncé que la France mobiliserait en 2013 et 2014 cinq cents millions d’euros en plus des 1,5 milliards correspondant aux engagements de notre pays envers la Tunisie. En outre, la France réalisera une opération de conversion de la dette en investissements pour la Tunisie, geste qui était espéré depuis longtemps par nos amis tunisiens.
A travers les différentes séquences du programme, quels ont été les moments forts?
Outre les entretiens officiels, je mettrais en avant le discours à l’Assemblée nationale constituante qui a permis de faire passer des messages forts sur la façon dont la France conçoit sa relation avec la Tunisie. Je soulignerais également l’hommage rendu à la mémoire de Farhat Hached et la rencontre avec sa veuve et ses enfants. Enfin, je retiens les échanges du président de la République avec un panel de jeunes Tunisiens engagés dans la société civile, qui lui ont permis de répondre avec simplicité à leurs pertinentes, et parfois impertinentes, questions.
Personnellement, quels souvenirs particuliers garderez-vous de cette visite ?
Une visite d’Etat, c’est un moment très fort pour une ambassade, car cela n’arrive, au mieux, qu’une fois par quinquennat. Quant à moi, je garderai le souvenir de l’entretien entre le président de la République et Mme Basma Khalfaoui, l’épouse de feu Chokri Belaïd, loin des caméras et des micros. Ce fut un moment touchant.