La rencontre Caïd Essebsi- Ghannouchi : faut-il faire la fine bouche ?
Décidément, les clameurs soulevées par l’entrevue entre Béji Caïd Essebsi et Rached Ghannouchi à Paris ne sont pas près de se calmer. Chacun y allant de sa version sur les tenants et aboutissants de cette rencontre en se fondant sur des informations puisées, bien sûr, à « bonne source ». Le choix de Paris n’a pas échappé non plus à la vigilance des commentateurs. D’aucuns y voient la justification de leurs appréhensions sur une immixtion étrangère dans les affaires intérieures de notre pays. De même que le secret qui a entouré la réunion fait craindre une complicité entre les deux hommes qualifiés sans autre forme de procès « d’opportunistes » et de « prédateurs».
». Et si les leaders des deux principaux partis étaient animés par des intentions moins prosaïques, par exemple celles d’éviter les pressions médiatiques et de débloquer en toute urgence, une situation politique dont ils mesuraient la gravité plus que d’autres la nécessité. Ne fallait-il pas au contraire, s’en féliciter, déplorer le nombre d’occasions perdues, au lieu de s'en tenir aux épiphénomènes ou d'invoquer la théorie du complot ?
Toutefois, on ne peut que regretter le gachis qui a mené le pays au bord du précipice, l'arrogance de ceux qui pendant des mois, ont refusé tout dialogue et persisté dans l'erreur en croyant détenir la science infuse. Il aura fallu que des évènements extérieurs surviennent pour qu'ils condescendent à engager, la peur au ventre, ce qu'ils rejetaient dédaigneusement il n'y a pas si longtemps.