Boris Boillon, l'ex-ambassadeur de France à Tunis interpellé avec 350 000 euros
L’ancien ambassadeur de France à Baghdad puis à Tunis, et ex-conseiller de Nicolas Sarkaozy à l’Elysée Boris Boillon a été interpellé, mercredi 31 juillet dernier par les services de la Douane, à la Gare du Nord à Paris transportant dans un sac 350 000 euros et 40 000 dollars américains en espèces.
En jean et polo, n’ayant sur lui aucun papier d’identité ni un téléphone portable, il s’apprêtait à prendre le TGV Thalis à destination de Bruxelles, rapporte la presse parisienne citant Médiapart qui a accédé au procès verbal de cette interpellation.
L'ancien diplomate, désormais résident belge reconverti dans les affaires, rapporte Le Monde, a tenté, lors de son audition de justifier le transport de ces fonds par sa volonté d'ouvrir une filiale de son entreprise de consulting Spartago en Belgique. Il affirme que cette somme lui vient de ses activités auprès de sociétés irakiennes, qui lui ont été rémunérées en "numéraire" à Paris en raison du sous-développement du système bancaire en Irak. Il affirme également avoir "oublié" ses papiers d'identité en Belgique en partant pour Paris le matin même, "justement" parce qu'il n'était "pas à l'aise avec cet argent", dont une partie était stockée dans une mallette "enterrée à côté de [s]a cave", et qu'il voulait "régulariser la chose au plus vite".
Nommé ambassadeur de France à Tunis en février 2011, Boris Boillon a défrayé la chronique le jour-même de sa prise de fonction par un incident avec la presse locale resté en mémoire. Quelques semaines après l’accession de François Hollande à l’Elysée, il a été rappelé en France en septembre 2012. Proche de Claude Guéant, Boillon avait participé aux tractations avec le régime libyen de Kadhafi au sujet de divers dossiers notamment celui de la libération des infirmières bulgares.