Tunisie : qu'est-ce qui fait courir les diplomates étrangers ?
A peine rentré de vacances, le dynamique ambassadeur d’Allemagne, Jans Plötner, s’est rendu mercredi au siège d’Ennahdha où il a été reçu par le leader du mouvement, Rached Ghannouchi qui était entouré du secrétaire général, Hamadi Jébali, le vice-président, Abdelfattah Mourou et le président du conseil de la choura, Fathi Ayadi. En somme l’état-major du mouvement pour une fois au grand complet, ce qui donne une idée de l’importance de la réunion. Selon le communiqué d’Ennahdha, il a été question de « l’importance du succès du processus transitionnel en Tunisie et dans le monde arabe » et « des efforts d’Ennahdha d’arriver à un consensus entre toutes les composantes politiques pour parvenir à un calendrier politique comprenant le parachèvement de la rédaction de la constitution et celui de la liste des membres de l’ISIE ainsi que l’organisation des élections ».
Quant à l’ambassadeur de France, François Gouyette, il s’est entretenu avec le secrétaire général de l’UGTT, Houssine Abassi, de l’initiative de la centrale syndicale et réitéré le soutien de son pays au processus transitionnel. L’entretien s’est déroulé en arabe, langue que le diplomate français maîtrise parfaitement.
Ces deux entretiens confirment l'intérêt croîssant que les chancelleries occidentales accordent au succès de la révolution tunisienne et sans doute aussi leur inquiétude alors que le processus démocratique semble marquer le pas suite aux divergences entre la troika et l'opposition. Si l'intérêt de la France s'explique aisément compte tenu des liens historiques entre les les deux pays, celui manifesté par l'Allemagne depuis la révolution surprend. Un détail significatif : le ministre allemand des A.E a visité notre pays à trois reprises en moins de trois ans. Mais Berlin n'est pas un cas isolé. Béji Caïd Essebsi a confié dernièrement que la Tunisie a reçu pendant les quelques mois où il avait présidé le gouvernement plus de ministres des affaires étrangères qu'au cours des cinquante huit ans d'indépendance. On ne peut que s'en féliciter. La Tunisie n'est la chasse-gardée de personne.