"House Of Saddam", une belle leçon d'objectivité
Nessma TV, la plus jeune de nos chaînes de télévision a été bien inspirée de programmer la série « House of Saddam » une série en quatre épisodes sur les événements qui ont marqué l’histoire de l’Irak depuis la chute du Chah d'Iran et l'avènement de la République Islamique en 1979.
N’en déplaise à certains, ce film tourné en Tunisie avec la participation d’acteurs et des techniciens tunisiens est une reconstitution fidèle des trente dernières années de l’histoire de ce pays. Le Choix porté sur cette période est parfaitement justifiable car les ennuis de l'Irak ont commencé avec le départ du Chah.
Saddam Hussein qui avait fini par trouver un modus vivendi avec Ridha Pahlevi qui lui laissait les mains libres au Kurdistan irakien au prix de concessions territoriales mineures voyait d'un mauvais oeil l'installation à Téhéran d'un régime chiite. Sunnite dirigeant un pays à majorité chiite, il craignait le prosélytisme des nouveaux dirigeants iraniens qui risquait de faire voler en éclats l'unité nationale. Convaincu que la confrontation entre les deux régimes était inéluctable, Saddam préféra prendre les devants en déclenchant une guerre préventive en 1981 qui fit vaciller le régime baathiste compte tenu du rapport de forces largement en faveur des iraniens.
En 1989, la guerre prit fin sans vainqueur ni vaincu. L'Irak crie victoire. Si tel était le cas, c'est une victoire à la Pyrrhus avec des dizaines de milliers de morts et un pays au bord de la banqueroute. Et comme un malheur n'arrive jamais seul, les prix du pétrole baissent de 20%. L'Irak est au bord de l'asphyxsie n'arrivant même plus à payer les soldes de ses soldats.
La boucle est bouclée. Dés lors, c'est la fuite en avant. Saddam accuse les Koweitiens d'être à l'origine de cette baisse, menace le petit émirat qui l'avait, pourtant, aidé dans sa guerre contre l'Iran, et, finalement, passe à l'acte. C'est le commencement de la fin pour le régime irakien. Désormais ses jours sont comptés.
Les évènements vont s'enchaîner pour aboutir le 9 avril 2003 à la chûte de Baghdad suivie deux ans plus tard par l'arrestation de Saddam Hussein et son jugement et sa pendaison au terme d'un procés bâclé. Jusque-là, le film à mi-chemin entre le documentaire et la fiction a bien tenu ses promesses s'efforçant à l'objectivité et s'en tenant aux faits, rien que les faits, évitant de tomber dans l'hagiographie ou le dénigrement. Dans la tradition des documentaires de la BBC. Une oeuvre qui fait honneur à ses producteurs, ses acteurs et à la seule chaîne arabe qui a osé le diffuser, Nessma TV.