L'université vidée de ses meilleurs cadres
A la veille de la rentrée universitaire, le ministre de l’enseignement supérieur a déploré la forte pénurie de professeurs cette année. Cette réaction est d'autant moins justifiée qu'il est le principal responsable de cet état de fait pour avoir autorisé cette année 1000 professeurs tunisiens à aller exercer dans les pays du Golfe dans le cadre de la coopération technique. Résultat : une fois de plus, le ministère sera obligé de recruter des vacataires pour pallier le manque de professeurs surtout dans des spécialités pointues au moment même où nos étabissements d'enseignement supérieur s'apprêtent à recevoir des centaines d'étudiants étrangers, notamment libyens et pour la première fois,malaisiens qui étaient inscrits auparavant dans les universités égyptiennes.
Interrogé par le quotidien El Maghreb, le secrétaire général adjoint du syndicat de l’enseignement supérieur, Skander Hachicha estime que cette hémorragie de cadres va immanquablement se répercuter sur la qualité de l’enseignement supérieur tunisien qui souffre déjà de plusieurs lacunes comme l’atteste le classement de nos universités à l’échelle internationale. Certes, on pourra titulariser les vacataires, mais ces derniers manquent généralement d’expérience et il faudra attendre des années pour qu'ils puissent soutenir la comparaison avec leurs aînés partis à l'étranger et qui appartiennent généralement à la crème du corps professoral tant au niveau de l'enseignement qu'à celui de le recherche.