La grève des journalistes: le silence embarrassé de la Troika
A l’exception des médias proches du mouvement Ennahdha (chaînes de télévision et journaux), et El Wataniya 2 qui a retransmis la séance plénière de l’Assemblée nationale constituante, la presse nationale a suivi mardi dans son écrasante majorité, le mot d’ordre de grève générale dans les médias, lancé par le Syndicat National des journalistes tunisiens pour la deuxième fois depuis la révolution. Un sit in a été observé devant le siège du syndicat à Tunis auquel ont pris part, en plus des journalistes, des dirigeants politiques et des élus dissidents de l’ANC ainsi que des avocats.
Bien que paraissant ce matin, les quotidiens ont réservé une large place à la grève générale, avec des titres barrant la première page: «Liberté pour les journalistes tunisiens» réclame Attounissia, alors que le Temps évoque une «bataille de la liberté d’expression qui fait rage». Dans les radios, la journée a été réservée aux débats sur la presse, conformément aux consignes du syndicat, alors que dans la classe politique, l’opposition est unanime dans son soutien aux journalistes. Par contre au sein de la troika, on évite de prendre position sur la grève, tout en proclamant son attachement à la liberté de la press. A l’exception toutefois de Raouf Ayadi qui n’hésite pas à qualifier la grève de politique et « qui n’a rien à voir avec la défense de la profession ».