La Tunisie manque t-elle de compétences à ce point ?
On se rappelle la démission retentissante de Salem Labiedh de son poste de ministre de l’éducation au lendemain de l’assassinat de Mohamed Brahmi en juillet dernier. Il entendait sans doute exprimer avec éclat sa solidarité avec un homme qui appartenait à la même famille politique que lui (les nationalistes arabes). Quelle ne fut pas notre surprise lundi de voir Salem Labiedh au côté du chef du gouvernement lors de la traditionnelle visite d’école, le jour de la rentrée. Comment se fait-il qu’un ministre démissionnaire soit toujours en poste, près de deux mois après la remise de sa lettre de démission à Ali Laarayedh?
Mais on n’est pas au bout de nos surprises. M. Labiedh ne se contente pas de gérer les affaires courantes, Il exerce pleinement ses fonctions comme si de rien n’était. Il l'a reconnu lundi au micro d'une radio privée. Les nominations de certains directeurs régionaux de l’enseignement, c’est lui. La révocation d’autres «qui ne se sont pas montrés à la hauteur», aussi. Le ministre ou ex ministre justifie son attitude par son souci de ne pas perturber la marche de ce service public (sic).
Ce dont nous le saluons. Mais la Tunisie manque t-elle à ce point de compétences pour contraindre un ministre démissionnaire à rester à son poste aussi longtemps? Et le comble, c’est que, jusqu’à plus ample informé, il n’a pas retiré sa démission.