L'initiative du quartet: Ennahdha jette du lest, mais est-ce suffisant ?
Le mouvement Ennahdha a finalement «accepté» vendredi, sans émettre d'objections comme elle l'a fait jusque-là, l’initiative du quartet et exprimé sa volonté de prendre part immédiatement au Dialogue national, «sans conditions» en vue d'éliminer les pierres d'achoppement. S'agit-il d'un revirement d'Ennahdha ? Les termes utlisés sont tellement vagues qu'ils autorisent toutes les interprétations. Cette «nouvelle» position s'articule autour des trois points suivants:
1. Accélérer l’adoption de la constitution dans la mesure où elle constitue l’objectif et le fondement de la mission de l’ANC, et ce dans un délai ne dépassant pas trois semaines,
2. Etablir irrévocablement un délai pour les prochaines élections qui ne doit pas dépasser six mois à compter de l’instauration de l’ISIE,
3. A la lumière de tout cela, arriver à un consensus sur le nouveau gouvernement, sa composition et son programme.
La réponse, jeudi, de la troïka à l'initiative du quartet avait été perçue comme une fin de non-recevoir. La déception a été d'autant plus grande que les parrains de cette initiative ont dû revoir leur copie pour éviter une rupture dont les conséquences ne pouvaient être que catastrophiques pour le pays. La réaction négative de la coalition au pouvoir a fini par convaincre le quartet de la vanité de ses efforts. D'où la décision de l'UGTT d'annoncer samedi l'échec des pourparlers avec la coalition au pouvoir et de passer au «plan B» dont l'existence a été révélée dernièrement par des dirigeants syndicalistes, sans qu'on sache ce qu'il prévoit au juste. Mais on peut imaginer sa teneur. Probablement, amener la troika à composition en utilisant les moyens légaux. En tout cas, il est peu probable que l'UGTT se satisfasse de ce communiqué.
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