Ben Jeddou : le FP, Nidaa et Ennahdha ont infiltré le ministère de l'intérieur
Dans une interview à l’hebdomadaire, Akher Khabar, le ministre de l’intérieur, Lotfi Ben Jeddou a reconnu que son département est infiltré par le Front Populaire, Nidaa Tounès et Ennadha. «Il ne s’agit pas de rumeurs, mais de vérités, et je m’emploie à les combattre». Il a révélé que depuis deux mois, il ne se passe pas un jour sans qu’il ne pense à démissionner. S’il ne l’a pas fait, c’est parce qu’il pense que « ce geste risque de perturber dangereusement la marche du ministère. Et je ne suis pas de ceux qui se dérobent ». « Pourtant, ajoute-t-il, il m’est loisible de réintégrer à tout moment mon corps d’origine au ministère de la justice et me délester de ce lourd fardeau ». Le ministre espère que la période de transition se termine le plus tôt possible «pour que je puisse transmette le flambeau à mon successeur ».
Revenant sur l’assassinat de Mohamed Brahmi, le ministre a affirmé qu’il était « de bonne foi » lorsqu’il avait dit dans une conférence de presse tenue au lendemain de ce crime qu’il n’était pas au courant de menaces visant Brahmi. « Ce n’est qu’à mon retour au bureau que le directeur général de la sûreté nationale m’avait informé qu’il avait reçu du bureau de la CIA à Tunis, le 12 juillet, un document faisant état d’un éventuel assassinat de cet élu ». Pourquoi le ministre n’a pas eu connaissance aussitôt de ce document, ce qui aurait sauvé la vie de Brahmi ?. « L’usage veut que ce genre de courrier circule entre les services pour s’assurer de sa crédibilité avant de le transmettre au ministre » a-t-il répondu. Il a néanmoins reconnu un dysfonctionnement : le directeur du district de la sûreté de la zone de l’Ariana où habite Brahmi n’en a pas été informé.