Le Dialogue national aura t-il bien lieu?
Le Dialogue national aura-t-il bien lieu? On est en droit d’en douter après les déclarations de responsables d’Ennahdha. Pour une fois, on n’a pas eu droit à des voix discordantes. Tous sont d’accord pour dire que le gouvernement ne démissionnera pas en concomitance avec le lancement de ce dialogue. C'est pourtant, ce que prévoit la feuille de route proposée par le Quartet et acceptée par Ennahdha. Dans une interview au journal algérien, Rached Ghannouchi explique son refus de la démission du gouvernement par le risque d'une vacance du pouvoir qui serait, selon lui, synonyme de chaos. Le ministre du transport, Abdelkrim Harouni, faucon parmi les faucons est allé jusqu’à invoquer «la volonté divine» pour justifier le maintien du gouvernement en place.
Cependant, du côté des parrains de ce dialogue, on préfère positiver. En réaction à ces déclarations, Houssine Abassi s'est contenté de conseiller les ministres d'éviter «les déclarations incendiaires». Quant à la conférence, elle s'ouvrirait en fin de semaine, probablement vendredi et sa première séance serait consacrée aux questions de procédure, à la fixation du nombre d'invités et la durée du dialogue avant d'entrer dans le vif du sujet. On doit s'attendre à des discussions serrées à propos de la démission du gouvernement. La feuille de route prévoit notamment l'annonce de la démission qui se contentera de gérer les affaires courantes, en attendant la désignation du chef du gouvernement dans un délai d'une semaine qui sera suivie par la formation d'un cabinet formé de compétences apolitique dans un délai de trois semaines.