La grogne des agriculteurs

Cultivateurs, éleveurs, grands exploitants agricoles et pêcheurs sont en grogne. L’endettement leur pèse en boulet et ils déplorent l’insuffisance des aides et le manque de mesures effectives de soutien à la production agricole et animale. Leur organisation patronale, l’Utap, peine à faire porter leur voix et son président, Abdelmajid Ezzar (qui a renoncé à son mandat de membre du Majlis Echoura d’Ennahdha) hausse le ton. « Le secteur est sinistré, affirme-t-il, et nombre d’exploitations souffrent de la sécheresse et autres calamités naturelles. Une attestation de sinistre devait leur être octroyée afin de la présenter à leurs banques créancières pour le rééchelonnement de leurs dettes. Le texte relatif à cette attestation n’ayant pas été publié au Journal officiel, ils se trouvent ainsi dans une situation très difficile».

Le montant total de la dette des agriculteurs serait de l’ordre de 1.200 millions de dinars dont 92% ne portent que sur des montants inférieurs à 10 000 DT. Ce sont, précisément, ces petits crédits dont les agriculteurs réclament l’annulation. Rebondissant sur la question de l’élevage ovin, surtout à l’approche de l’Aïd, Ezzar déplore l’importation des moutons qui est à ses yeux préjudiciable pour les éleveurs. «Notre cheptel, explique-t-il, compte pas moins de 912 000 têtes pour une consommation estimée au plus à 900 000. D’ailleurs, l’année dernière, la demande n’a porté que sur 862 000 têtes, alors je ne comprends pas ce recours à l’importation!»

L’Utap ne se résigne pas, affirme Ezzar. Elle compte organiser, début octobre, une conférence nationale sur l’endettement et, le 24 octobre 2013 une grande manifestation de protestation.