Omar S'Habou part en guerre contre Ghannouchi: « Vous devez le limoger !»
L’acte est exceptionnel. Omar S’Habou, fondateur du journal Le Maghreb et président du Mouvement des Destouriens libres appelle les dirigeants d’Ennahdha à déchoir Rached Ghannouchi. il s’est adressé en ces termes aux militants du mouvement : « comment pouvez-vous accepter de confier le sort de votre parti à un homme qui a dit que le rôle de le femme se limitait à sa fonction sexuelle et génitrice? Comment pouvez-vous accepter de vous en remettre à un homme qui a divisé les Tunisiens en laïques -autrement dit des non musulmans- et croyants et déploré que les institutions militaire et sécuritaire soient entre les mains de ceux à qui il a dénié la qualité de croyants ? Comment acceptez-vous de confier le pouvoir à quelqu’un qui a prétendu que les membres d’Ansar Achariaa qui ont appelé publiquement à tuer les juifs, les agents de sécurité et à lyncher les laïques, étaient des Tunisiens qui n’ont pas débarqué de mars, mais étaient venus pour annoncer l’avènement d’une nouvelle culture?
«Le pouvoir est une responsabilité et un honneur s’il est exercé pour réaliser un projet sociétal qui concrétise les aspirations d’une nation. Mais il est devenu évident que votre seul projet est de s’emparer du pouvoir. N’oubliez pas que lors du scrutin du 23 octobre 2011, vous n’avez réussi à recueillir que le tiers des voix, ce qui ne vous autorise pas à imposer au peuple des choix qu’il ne partage pas. L’équation est simple pour vous : soit vous acceptez la règle de l’alternance, soit vous vous accrochez au pouvoir. Dans le premier cas, vous aurez assuré la pérennité de votre parti, dans le deuxième, c’est la disparition».
«Si vous voulez contribuer au sauvetage de la Tunisie, empressez-vous de sauver le Mouvement Ennahdha » lance-t-il. S’adressant « à titre indicatif et non exhaustif » à Abdelfettah Mourou, Hamadi Jebali, Salir Dilou, Ajmi Lourimi, Zied Dalouatli, Lotfi Zitoun, Zied Laadhari et Moncef Sliti , S’Habou leur demande d’assumer «leur «responsabilité historique pour sauver Ennahdha de tout ce qui leur est étranger en pensée, approche et direction ». Il les invite à convoquer rapidement un congrès extraordinaire « pour offrir à la Tunisie future une pensée de référence islamique, d’approche rationnelle, d’âme et de dimensions civiles ». Il ira encore plus loin en les appelant à offrir à la Tunisie une direction et des visages que les Tunisiens apprécieront.