Tout se jouera à partir de 10h, ce lundi matin au siège de l'ex Conseil Constitutionnel au Bardo qui abritera les travaux du Dialogue national. Les représentants des 21 partis signataires de la feuille de route élaborée par le Quartet entameront en effet leurs discussions et entreront ainsi dans le vif. Le déroulé exact de la matinée n’a pas été révélé, mais Leaders croit savoir qu’à l’issue d’une première séance en plénière, les participants se répartiront en ateliers thématiques, chacun devant débattre d’un grand chapitre tel que le choix de la personnalité indépendante devant former le nouveau gouvernement (profil, exigences, etc.), l’ISIE, la loi électorale et la constitution. Pour garantir un bon déroulement des travaux, un modérateur-facilitateur indépendant sera choisi pour animer les débats et les faire aboutir rapidement avec succès. D’après les plus optimistes, le calendrier sera respecté, mais quelques jours supplémentaires seront sans doute nécessaires.
D’autres, échaudés par le spectacle de la cérémonie de lancement du dialogue, samedi matin, au palais des congrès, restent sceptiques. Les trois heures d’attente, de médiation, de négociations et de rattrapage ont montré l’ampleur des tiraillements qui persistent encore au sein de la Troïka. Ennahdha, bien que surpris par l’exigence du Quartet de la signature préalable de la feuille de route, s’y est plié, après quelques discussions ». Mais curieusement, ou jeu de rôles, ce sont les deux autres partenaires de la Troïka qui ont joué aux effarouchés.
Tout se joue dès ce lundi
Qualifiant de « mascarade » la signature préalable de la feuille de route, Imad Daïmi, secrétaire général du CPR, parti de Moncef Marzouki, a refusé de signer la feuille de route, alors que le président de la Republique avait salué cette initiative dans son discours lors de la séance inaugurale. Ce parti avait fait de même en septembre 2011 lors de la signature de l’accord concocté par Yadh Ben Achour engageant les partis à ne pas dépasser un délai d’un an pour finaliser la rédaction de la Constitution. Comme il avait refusé de participer à la rencontre de dialogue national initiée par l’UGTT le 16 octobre 2012 pour désamorcer la forte tension au sujet de la légitimité de l’ANC.
Ettakatol a lui aussi traîné le pas imposant aux Tunisiens les propos insipides d’un Mouldi Riahi toujours en combat d’arrière-garde. D’ailleurs, il a fallu tout l’engagement du chef d’Ettakatol et président de l’ANC, qui a joué samedi son va-tout, pour raisonner les uns et les autres.
Ce que les Tunisiens ont le plus retenu de cette longue matinée du samedi, au-delà des discours des uns, des susceptibilités des autres et des calculs de tous, c’est que le Dialogue national est mis sur les rails. Ils savent que le chemin sera long et que les risques qui le menacent, sont aussi nombreux que graves. Ils ont maintenant une bonne démonstration de la capacité du Quartet a faire aboutir ce processus, par leur détermination et leur persévérance.
Tout près du siège de l’Assemblée nationale constituante dans le magnifique parc du Bardo, un autre palais de la République est ouvert pour la première fois depuis la révolution, pour abriter des débats historiques devant sortir la Tunisie de sa crisela plus grave. Tout, en fait, commence ce lundi matin. Il faut y croire.